A l’hôpital militaire de Kumba, j’ai rendu visite à un soldat francophone qui s’est tiré une balle dans le pied, parce qu’il ne voulait pas aller tirer sur ses frères anglophones. J’étais à la PJ durant les premiers jours, avec un militaire anglophone condamné pour évasion en temps de paix, parce qu’il avait fui le front, ne voulant pas aller tuer ses frères anglophones. Mais l’histoire de la défaite cuisante de Biya se mesure ainsi – les hostilités ont été déclenchées en décembre 2016 quand des activistes ont brûlé la tribune du RDPC, pour empêcher à Atanga Nji, membre du Conseil de guerre de Biya, d’organiser son meeting offensif sur la douleur de l’Ambazonie.
Ils avaient alors recouvert d’espace de cacas avant d’y mettre le feu. Dans la foulée, Biya a envoyé ses policiers pour arrêter et emprisonner tout Anglophone qui bouge – je les ai rencontré à Kondengui. Le conflit anglophone est passé ainsi de non-violent à violent. Quelques temps après, c’étaient des militaires qu’il envoyait en renfort, pour tuer les Anglophones. Le conflit anglophone n’a pas cessé. Et puis c’étaient les forces spéciales du BIR, pour alors finir ceux qu’il appelait maintenant ‘sessionnistes.’ Le conflit anglophone n’a pas cessé non plus. Et puis c’étaient des escadrons en entier de soldats, avec hélicoptères de combat, pour totalement finir alors ceux qu'il appelait mainnant 'terroristes.' Voir la video. Le conflit anglophone n’a toujours pas cessé, bebela !
Guerre ou les centaines de cadavres des victimes sont tous Anglophones et ceux des quelques soldats du tyran tués en représailles sont tous Francophones! Le 29 décembre 2017, un an après l’ouverture des hostilités donc, j’ai atterri à Washington DC, expulsé du Cameroun pour mon soutien aux Anglophones, quand il envoyait des chars d’assaut à Bamenda - comme on peut voir sur la photo.
Des chars d’assaut ! Quelque soit ce que les Anglophones sont en train de faire, ce qu’ils font est bon. Tout ce qu'ils font est excellent, car en un an ils ont infligé une défaite cuisante à l’Armée du tyran, et je dis ‘Armée du tyran’ – et ce n’est pas l’Armée nationale camerounaise, les soldats investis au front en Ambazonie étant tous francophones, et surtout de la tribu du tyran, je peux le dire, car j'ai fait le tour de la région et leur ai parlé, et leur ai acheté la bière pour bien les sonder -, je dis donc 'Armée du tyran' parce qu’elle obéit encore aux instructions que Biya par son ministre délégué à la défense, Beti Assomo, lui donne par téléphone cellulaire.
Car c’est par téléphone cellulaire que Biya ordonne aux Camerounais de tuer d’autres Camerounais – pour ne pas laisser de traces écrites de son crime de masse, quoi. Même s’il le fait parce qu’il compte ainsi éviter la plainte pour Haute trahison déposée et enregistrée à la Cour suprême en 2012 et qui l’attend, je peux cependant dire ceci : c’est son tombeau qu’il est en train de creuser comme ça là, à Bamenda. Son tombeau.
Biya va prendre la fuite.