Pour attaquer l'Irak en mars 2003, l'armée américaine a prétexté de la présence dans les multiples palais de Saddam Hussein des armes chimiques. Une révélation d'une note de renseignements de la CIA, services de renseignements américains. Mais quelques années plus tard, l'on se rendra compte qu'il ne s'agit ni plus ni moins que d'un gros mensonge. Mais le mal avait déjà été fait: pendaison de Saddam Hussein, destruction de l'Irak.
Comme la CIA, les services spéciaux camerounais (DRG, DGRE, etc.) ont largement contribué à détruire les carrières et les familles de certaines personnalités incarcérées dans le cadre de l'Opération Épervier. Dans son ouvrage intitulé "Mensonges d'État : Désert de République au Cameroun", l'une des victimes de cette épuration politique, Urbain OLANGUENA Awono écrit que le mouvement G11 est né au cœur des renseignements généraux camerounais début 2005. Et l'ancien ministre de pointer du doigt Edgard Alain Mebe Ngo'o et Rémy Ze Meka, deux "frères du village" de Paul Biya, respectivement patron de la police et de l'armée à l'époque, comme les commanditaires de ces notes spéciales.
Les services spéciaux camerounais, plutôt que d'anticiper sur les nombreuses menaces qui pèsent sur la sécurité et l'intégrité du territoire camerounais se sont mués en une police politique au service d'une famille qui veut confisquer le pouvoir par tous les moyens, y compris en éliminant politiquement des "opposants" de l'intérieur.
En effet, les prisonniers les plus célèbres de l'Opération Épervier ont été avant leur arrestation au centre de multiples notes de renseignements. Marafa Hamidou Yaya par exemple a été accusé dans de multiples notes des RG d'avoir créé une rébellion de 2000 hommes avec l'appui des réseaux de la droite française pour renverser le régime de Paul Biya et de prendre le pouvoir.
Pendant les émeutes de février 2008, un colonel de gendarmerie (aujourd’hui en service à la Semil) a transmis au chef de l'État une note faisant état d'une réunion des membres du G11 dont Jean Marie Atangana Mebara, OLANGUENA Awono, Polycarpe Abah Abah, Ambassa Zang (qui a été fait trésorier de ce machin) qui se tenait dans une Église adventiste à Nkolbissong à Yaoundé. Des informations qui ont été lourdes de conséquences pour ces personnalités aujourd'hui séquestrées dans les prisons et camps militaires pour des détournements qui n'existent que dans la petite tête de leurs bourreaux.
Je vous parlais il y a quelques jours du neveu du chef de l'État, Bonivan, (encore et toujours la famille royale) qui, le 24 mars 2008, alors qu'il était député membre de la Commission défense et de sécurité à l'Assemblée nationale, a adressé une note à Paul Biya dans laquelle il annonçait que Marafa était en train de s'associer avec l'homme d'affaire Baba Dan Pulloh pour assouvir "le grand destin national" qu'il nourrit pour le Cameroun. Comme quoi quand on veut noyer son chien, on l'accuse de rage.