Paul Biya dans sa 38ième année au pouvoir
Il est illusoire d'attendre d'un gouvernement et d'un parlement illégitimes qu'ils d'offrent au peuple camerounais un Code électoral consensuel. 38 ans de pouvoir de Biya et de son gang de voyous nous ont permis de nous rendre compte que ce régime a toujours roulé l'opposition, la société civile et le peuple camerounais dans la farine.
A l'issue de la Tripartite d'octobre 1991, les différentes parties à ces assises (pouvoir, opposition, société civile) avaient convenu de ce que le président de la République devrait désormais être élu pour un mandat renouvelable une fois. Ce qui a été inscrit dans l'article 6 al.2 de la Constitution du 18 janvier 1996. Mais en février-mars 2008, Paul Biya a dû écraser une révolte populaire dans le sang pour faire sauter le verrou de la limitation des mandats présidentiels et s'éterniser au pouvoir. En 2006, alors que l'opposition se battait pour un organe indépendant en charge des élections, Paul Biya a mis en place Élections Cameroons (Elecam) dont tous les membres sont de son parti, le RDPC. Bien plus, en 2011, alors que la loi portant organisation et fonctionnement d'Elecam disposait que l'organe délivre les tendances quelques heures après le vote, l'Assemblée Nationale, contrôlée par Biya et sa bande, a voté une loi dessaisissant Elecam de ce pouvoir et permettant à certaines institutions telles que le ministère de l'Administration territoriale de travailler avec Elecam.
Pour l'avènement d'un Code électoral et même des lois consensuels au Cameroun, il faut une insurrection populaire. Que les Camerounais chassent la classe dirigeante actuelle dans la rue et ainsi naîtra un pouvoir de transition qui va mettre de nouvelles institutions, de nouvelles lois en place. Attendre quelque chose de consensuel du pouvoir en place c'est se foutre le doigt dans l'œil.