Voici pourquoi le MRC doit se désolidariser de tout appel de meurtre lancé par ses partisans

Cadres Nordistes Cibles .png Le MRC doit se désolidariser de tout appel de meurtre lancé par ses partisans

Tue, 28 Oct 2025 Source: L'Œil du Sahel

Monsieur Armel Stéphane, ce n’est pas à vous de dire aux Nordistes ce qui est bien pour eux ou non, encore moins de semer la haine entre eux. Vous ne faites pas preuve de responsabilité, et vous ne réussirez pas dans cette démarche, simplement parce que le Grand-Nord d’aujourd’hui n’est pas celui d’hier. Il a les yeux grands ouverts, est lucide.

Il y a longtemps que nous nous battons avec nos moyens pour nous faire entendre, comprendre, être pris en compte, être considérés. Quand nos routes Ngaoundere - Garoua, Mora-Kousseri… ne sont pas construites, on ne vous entends pas. Quand nos enfants revendiquent le respect des quotas de 30% dans les concours et recrutements de la fonction publique, vous prenez la parole pour vanter la méritocratie comme si les nôtres étaient génétiquement faibles…

Quand nos Docteurs ne sont pas recrutés dans les universités, on ne vous entend pas; quand nos cadres ne sont pas nommés, on ne vous entend pas… Quand dans les ONG installées au Nord, on ne recrute pas nos enfants et petits-frères en raison d’une mainmise particulière sur ce « couloir », on ne vous entend pas…

Quand il a fallu se battre pour l’ENS de Maroua pour nos enfants, on ne vous a pas entendu. Quand, Quand, Quand… Les Nordistes ne sont ni amnésiques, ni sourds ni aveugles et à force de nous voir vigiles ici et là, «Babanas » ici et là, il vous est peut-être venu à l’esprit de nous utiliser comme de petites mains politiques. Détrompez-vous !

Aujourd’hui, vous vous levez, puisque manifestement votre intelligence est supérieure à la nôtre, pour désigner des Nordistes à la vindicte. Pendant que nous y sommes, dressez une fois une liste de Nordistes à pendre, votre seul argument étant la violence !

Je ne vous demande pas de quel droit vous agissez, parce que votre calcul est connu : éliminer ceux qui lisent votre petit jeu. Imaginez un Nordiste se lever et dire de Monsieur Kamto, que je convoque ici parce que vous l’avez en profil : Un vendu qui ne doit pas être épargné pour n’avoir pas encore publiquement reconnu la « victoire » de Issa Tchiroma ! Nous avons suffisamment de jugeote pour respecter les postures des uns et des autres au-delà d’une saine et opportune critique.

Pour le reste, sachez que nous ne prônerons jamais la violence comme mode d’expression politique, parce qu’elle nous éloignerait de notre but ultime : revenir au pouvoir aujourd’hui ou demain, et cela semble vous gêner. Vous aussi, vous voulez le pouvoir, nous le savons, nous le comprenons même; mais nous ne partageons pas vos méthodes. Vous ne nous piégerez pas; d’autres certainement, mais pas moi encore moins le Président Bouba Bello que je cite ici parce que sa photo figure dans votre post et dont l’irrespect à son endroit, ne fut-ce que pour son âge, interroge. Moi encore, passons, mais lui, lui…

Chez nous, quand on a un peu d’éducation, on parle d’un patriarche avec un minimum de respect.

Je tiens aussi à vous dire que vous ne nous sous-traiterez pas un programme politique qui n’est pas le nôtre et qui ne peut que nous éloigner de la reconquête du pouvoir. Nous ne serons pas vos auxiliaires politiques.

Menez votre politique, persistez dans votre politique, c’est votre droit; mais vous ne pouvez nous imposer votre chemin.

Enfin, et ce pourquoi je vous suis reconnaissant, c’est que votre appel au meurtre me conforte dans mes idées. Je ne peux lutter, critiquer une gouvernance qui a jeté aux oubliettes les régions septentrionales au profit d’une nouvelle, la vôtre, encore plus intolérante, ancrée dans la violence, qui veut livrer à la foule des gens qui ne pensent pas comme ses idéologues.

Est-ce que vous vous rendez compte ? Ou vous êtes aveuglé par la violence et la soif de sang au prétexte d’une cause politique dont au fond, et cela est bien visible, vous ne voulez vous en servir que pour votre propre objectif politique.

Auteur: L'Œil du Sahel