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Vox pop sur les appels à la candidature de Biya

Tue, 8 Mar 2016 Source: camer.be

Mamadou Yakoubou, coordonnateur régional du MRC pour l’Extrême-Nord : «C’est un cri d’hiboux».

Les appels à la candidature de Paul Biya prouvent la fragilité du Rdpc. Les cadres de ce parti croient qu’au nom d’une seule personne, ils vont continuer à diriger le Cameroun éternellement. C’est un cri d’hiboux. Ces appels augurent des lendemains tristes et de deuil au Cameroun. Personne d’entre ceux qui appellent Biya aujourd’hui à se porter candidat n’accepterait d’entrer dans un avion dont le pilote est âgé de 83 ans. Il ne faut pas qu’ils nous trompent. Est­ce qu’il y a des Camerounais dont les parents ont plus de 80 ans et continuent d’aller travailler au champ ?

De qui se moque­t­on ? Les gens du Rdpc n’ont rien à montrer aux Camerounais dans le sens du développement et dans le sens de l’amour de la patrie. C’est parmi les cadres du Rdpc qu’on retrouve les plus grands détourneurs de fonds publics. Les barons du Rdpc, qui appellent Paul Biya à être candidat, savent qu’il a fermé les yeux sur leurs crimes. Moi, je suis de Mayo­Sava, des milliers de cartes nationales d’identité ont été établies aux Nigérians pour voter et faire plaisir à Paul Biya. Aujourd’hui, ils ont mis les Camerounais dans une situation insupportable. Le peuple se meurt.

Boubakari Djoubeirou, président de l’Ojrdpc de la section du Diamaré-Centre II : «Nous sommes prêts à le voter même demain» Je suis un militant convaincu du Rdpc. Tout naturellement, je suis d’accord pour que le président de la République se représente à la prochaine élection présidentielle pour des raisons sociopolitiques et sécuritaires. En ce qui concerne le volet social, vu ses oeuvres et largesses en faveur des jeunes, on ne peut qu’être contents. Le recrutement de 25 000 jeunes à la Fonction publique en 2012, par exemple, est un grand acte jamais enregistré dans l’histoire de notre pays. Je peux aussi citer la création de l’université de Maroua qui fait aujourd’hui la fierté des fils et filles de l’Extrême­Nord en particulier et du Cameroun tout entier en général.

Et tout récemment à l’occasion de son adresse à la jeunesse le 10 février dernier, il a octroyé 102 milliards de Fcfa au profit des jeunes dans le cadre du Plan triennal spécial jeunes. Sur le plan sécuritaire, vous savez que la région de l’Extrême­Nord traverse des moments de trouble à cause de l’insécurité créée par Boko Haram. Il a pris ce problème à bras le corps et s’est engagé à éradiquer cette secte terroriste dans notre pays. Depuis le début de la guerre, aucun centimètre de notre territoire n’a été cédé à l’ennemi. Au regard de tout ceci, les jeunes le soutiennent.

Nous sommes prêts à le voter même si on organise les élections demain. Ezékiel Marvizia, coordonnateur du Réseau camerounais des organisations des droits de l’homme à l’Extrême-Nord : «Je ne suis pas sûr que Paul Biya dira «oui» à ces appels». Les appels à candidature de Paul Biya qui fusent de partout à travers le pays n’impressionnent pas. Je ne suis pas sûr qu’effectivement, Paul Biya répondra par un oui à ces appels. Pour le moment, on ne sait pas ce qu’il a dans la tête. Il peut surprendre les gens en désignant quelqu’un d’autre pour diriger notre pays. Je pense que les appels à candidature relèvent beaucoup plus d’un folklore qui ne peut forcément pas avoir un impact de motivation sur lui. Autre chose, ces militants se fondent sur la stabilité de notre pays pour le plébisciter.

C’est qu’avec les mouvances politiques, sociales et sécuritaires actuelles, les gens le préfèrent car il connait déjà les rouages de notre pays. Il faut s’assurer que son successeur soit à mesure de bien diriger le Cameroun. Je pense que les gens doivent cesser les appels à candidature et s’occuper des vraissujets de l’heure qui préoccupent tous les Camerounais. Paul Biya ne restera pas éternellement à la tête du Cameroun. Un jour viendra où il va quitter le pouvoir. Stéphane Lawa, militant du Rdpc (Adamaoua) : «Les appels à candidature conãsquent le débat politique. »

Comme toute formation politique, mon parti le Rdpc voudrait conserver le pouvoir et mener à bien le destin de notre pays. Je voudrais dire que la diversité des appels à candidature dans le Grand­Nord est le corollaire de la confiscation du débat politique que seuls des individus aux intentions despotiques comprennent le bien­fondé. J'ai bien peur de la vision très étroite et tuyautée qui distingue nombre de nos élites thuriféraires. Tout jeune de ma tranche d’âge devrait dire pour la première fois de notre ère : pensons autrement et osons.

Le peuple du Grand­Nord devrait regarder le soleil levant et non le soleil couchant pour emprunter un terme propre à Jules César lorsqu’il a franchi le Rubicon à la conquête de la Gaule. Nos parents et élites, initiateurs de ces appels à candidature, sont pour la plupart tous habitants de Yaoundé et indifférents à ce qui se passe à l’Extrême­Nord. Que le président Paul Biya ne se laisse pas manipuler par ces appels moribonds et sans avenir. En ce moment, lui seul connait l’avenir de notre pays et qu’il prenne des décisions d’homme sage.

David Belke Sodea, membre de la société civile dans l’Adamaoua : «Le destin du Cameroun ne repose pas sur Paul Biya». Je m’inscris en faux contre ces appels à candidature à Paul Biya. Que les gens arrêtent de faire comme si on était à l’époque de l’indépendance. Le président n’est pas un enfant pour que des gens aillent lui demander de se porter candidat à l’élection présidentielle prochaine. Le temps de ce genre d’endoctrinement est révolu. Notre pays évolue à grands pas vers la démocratie, en temps normal, on devrait élire l’homme qui nous aura présenté le meilleur programme politique pour l’avenir de notre pays.

Au lieu que les gens s’occupent de leurs activés, ils sont là pour imiter les autres et faire une propagande qui n’a, en effet, aucune importance dans la société actuelle. Si pour ces hommes et femmes qui font des courbettes pour qu’on anticipe cette élection, il n’y a pas d’autres Camerounais pour diriger notre pays, qu’ils se détrompent. Le destin du Cameroun ne repose uniquement pas sur Paul Biya. Avant lui, il le Cameroun a vécu et après lui, le Cameroun vivra. Tant le monde va exister. Que les Camerounais mettent ce débat de côté et qu’on parle des vraies choses comme le développement économique par exemple. Aissatou Sali, couturière : «Ces appels bénéãcient à ceux qui visent de hautes fonctions ».

A mon avis, les multiples appels à candidature à Paul Biya ne sont d’aucune importance. Etant donné que notre pays n’a aucun adversaire politique, encore moins une opposition forte, il ne sert à rien de dépenser de l’argent pour des appels à candidature. Tant que le président, lui­même, ne décide pas de partir, il sera toujours le candidat du Rdpc. Parce qu’à l’intérieur même de ce parti camer.be, il ne figure aucun leader qui puisse penser à en être le président. Et comme le Rdpc est le parti le plus dominant de la sphere politique nationale, Paul Biya reste le candidat à vie et par la même occasion, le président du Cameroun. Cette campagne des appels à candidature bénéficie aux personnes qui veulent de hauts postes. Ils profitent juste de cette occasion pour démarquer. Pour nous, simple citoyens, c’est une gymnastique politique qui n’augureaucun lendemain meilleur.

Mohamadou Kabirou, vice-président régional de la Presby : «La Presby attend une réponse favorable» Nous, les jeunes, avons beaucoup reçu du chef de l’Etat et de son gouvernement. Je ne peux pas citer tous les projets réalisés en faveur des jeunes de la région de l’Adamaoua. Et si vous avez quelqu’un qui prendsoin de vous, qui se bat pour vous, qui vous donne tout ce qu’il a, et à qui vous pouvez demander de faire mieux, il y a de quoi attendre du président Paul Biya qu’il achève sa mission. Il y a dans notre pays, plusieurs chantiers en cours de réalisation. A mon avis, je dirais qu’il doit conduire à bon port ces travaux. Ces appels à candidature à notre chef de l’Etat ont leur raison d’être. Nous, de la Presby­Adamaoua comme tous les autres militants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), sommes d’accord et applaudissons ces appels. Maintenant que ces messages seront reçus par le destinataire, nous attendons éventuellement une réponse favorable. Certes, beaucoup de nos concitoyens ne sont pas d’accord, mais il faut scruter au plus loin notre avenir pour dire un seul mot.

Alhadji Djika, opérateur économique et DGA de Narral Voyages : «Nous voulons quelqu’un qui connait les problèmes des Camerounais »

L’appel à candidature de monsieur Paul Biya est quelque chose de logique, à mon avis. Parce qu’avec l’allure et l’engagement ferme qu’il est en train de gérer le pays, nous n’avons pas le droit de lui tourner le dos. Nous devons l’aider à continuer et à gérer notre grand pays, le Cameroun, sur le plan économique, social et culturel comme il l’a toujours fait. Et s’il faut revoir un peu en arrière, on a failli faire la guerre avec le Nigeria.

C’est grâce à sa sagesse et à sa compétence qu’aujourd’hui, Bakassi fait partie de notre territoire. Aujourd’hui avec la nébuleuse secte Boko Haram, et avec les projets en cours, nous voulons quelqu’un qui connait le terrain. Une personne qui maitrise son pays, qui maitrise sa population et qui maitrise aussi les problèmes des gens. Nous ne voulons pas des aventuriers. Le pouvoir, c’est comme il l’a dit récemment, «c’est celui qui peut et non celui qui veut». Donc, nous, opérateurs économiques et les élites de l’Adamaoua, sollicitons fermement le candidat Paul Biya pour la prochaine élection présidentielle.

Auteur: camer.be