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Les politiques molles dans un cameroun qui agonise !

Thu, 8 Oct 2015 Source: Vincent-Sosthène FOUDA

Notre système politique, celui en place au Cameroun semble s’être donné un seul objectif, occuper la place et laisser le pays dépérir et les populations mourir de leur bonne mort.

Le dernier réaménagement gouvernemental est là pour le prouver. 14 ministres et assimilés ont donc rejoint la barque stable du RDPC afin de permettre aux copains et coquins d’avoir les deux mains dans le pot de miel. Les médias rivalisent de « Unes », d’hyperboles et autres superlatifs pour nous présenter les nouveaux mammouths et bourreaux de la Nation :

« Un agrégé à la culture », « la chute d’un super flic », « Amadou Ali détient le record de longévité », « le dossier de la qualité est une urgence pour le nouveau ministre de l’Industrie des mines et du Développement technologique »… quand on lit ce dernier article on se demande pourquoi ce super nouveau ministre ne prend pas plutôt la direction générale de l’ANOR qui s’occupe du jugement des Normes et de la Qualité dans notre pays !

« Biya scelle le sort des récalcitrants »… non, presqu’aucun média n’a trouvé le moyen de traiter des chantiers que laissent les ministres sortants, des chantiers qui attendent ceux et celles qui arrivent… Nous sommes inondés des photos des remerciements, des agapes, des messes des remerciements ! Peut-être certains l’ont-ils fait ?

A ceux-là, je lève mon chapeau. Aux autres, ce n’est pas un reproche, au point où nous en sommes, nous n’attendons plus que l’enterrement collectif et au plus vite. Pas facile de demander de dénicher quelque chose de mieux dans ces esprits qui se sont enlisés depuis trop longtemps dans les marais de la faim, cette faim qui quand vous l’avez connu vous savez qu’elle est lourde, qu’elle vous aveugle.

Pourtant il y a des questions que nous ne devons pas éviter de nous poser. En prenant quelques têtes blanches qui nous quittent, oui, juste quelques questions… Qu’est devenu le social rentable avec ses 3 A de Catherine Bakang Mbock arrivée au gouvernement en 2001. Elle disait alors devoir Assister, devoir Accompagner et devoir Autonomiser ! Voilà les 3 A. Quel est donc le bilan de cette politique aujourd’hui ?

Sous le règne de madame Bakang Mbock de nombreux enfants ont disparu dans les hôpitaux, pour la seule année 2011 les commissariats et brigades de gendarmerie ont enregistré 96 disparitions de nourrissons dans les hôpitaux publics. Où en sommes-nous avec le Code de la Famille au Cameroun ? 60 ans après les indépendances, c’est le Code Napoléon promulgué en 1804 qui est toujours en vigueur dans notre pays ! Maintenant que madame Bakang Mbock est déchargée de ses fonctions de ministre peut-être est-il temps de rouvrir le dossier du trafic des nourrissons dans notre pays ?

La vidéo ci-dessus montre que le gouvernement camerounais par son porte-parole a menti sur l’affaire Vanessa Tchatchou, le document ci-dessous le prouve aussi. Il y a les gens qui parlent et ceux qui agissent. Ceux qui parlent ne font que parler, ceux qui agissent font parler d’eux et surtout font avancer les dossiers pour que demain, le Cameroun soit un Etat de droit pour tous.

Le ministre Bapes Bapes quitte le gouvernement lui aussi, mais au lieu de nous intéresser à sa gestion de la MAGZI ou des autres dossiers qui le conduisirent à passer une nuit à Kondengui, demandons-nous ce qu’il a fait des enseignements secondaires.

Depuis Georges Ngongo, l’on attend une réforme de l’enseignement secondaire général et technique dans notre pays. Avec lui, nous attendions que l’éducation se donne pour seul objectif de former les futurs travailleurs capables de tenir un discours compréhensible pour les populations du Cameroun.

Qu’a-t-il donc fait de l’avenir des millions de jeunes camerounais qui ne demandent encore aujourd’hui qu’à se construire un avenir sur la base construite par ceux en qui ils ont confiance ? J’ai lu hier dans une revue japonaise que 26 universités japonaises ont décidé de fermer leurs départements de sciences sociales.

La raison évoquée : ce sont là des disciplines totalement inutiles. C’est cela avoir des couilles ! Bapès Bapès aurait pu avoir des couilles pour faire entrer l’enseignement secondaire de notre pays dans ce XXIème siècle que nous voyons passer par la fenêtre sans qu’on y ait accès.

Le Japon a compris que dans un monde où tous les pays sont en concurrence, l’essentiel est d’adapter le système d’éducation aux exigences d’un marché dorénavant mondialisé. Ce qui compte avant tout dans nos sociétés, où le véritable capital est le savoir, c’est de faire en sorte que la formation offerte aux étudiants soit rapidement monnayable, qu’elle se traduise dans des actions efficaces, performantes et rentables pour l’économie du pays, la grande entreprise, sans oublier les travailleurs.

Voici comment on peut y arriver. L’enseignement secondaire camerounais reste une pépinière où les meilleurs plants vont porter des fruits en occident tandis que les moins bons périssent sans avoir été mis en terre.

Mebe Ngo’o a été muté de la défense à aux Transports, un secteur en péril dans notre pays au regard de ce que sont nos routes, un véritable échafaud à la chaîne, ces routes qui tuent plus que le sida et le paludisme réunis. C’est à se demander ce qu’a fait Robert Nkili dans ce ministère et avant lui le vice-premier ministre et ministre d’Etat Bello Bouba Maïgari !

Beti Assomo lui prend la suite de Mebo Ngo’o à la défense en laissant la région de Douala dans ses inondations, ses trafics d’armes et son grand banditisme. Prenons chaque ministère et essayons de comprendre ce que fut la feuille de route de son titulaire ; je sais que l’histoire est une forme de narcissisme qui répugne à beaucoup, car, qu’a-t-on vraiment à faire avec le passé, alors que l’avenir se dresse devant nous comme un immense défi ?

L’être humain ne doit-il pas être de son siècle au lieu de vivre dans celui de ses ancêtres ? Mais ne dit-on pas aussi qu’il faut connaître son passé pour avancer avec sérénité ? Que se passe-t-il vraiment avec notre pays ?

Essimi-Menyé, Eyebe Ayissi et l’agriculture de seconde génération. Où en sommes-nous aujourd’hui ? Le monde alimentaire des camerounais a-t-il changé ? Avons-nous plus de nourriture sur les marchés ? Le panier de la ménagère le ressent-il ? Voilà autant de question qui se posent aujourd’hui quand on sait qu’en 1981 le Cameroun avait atteint l’autosuffisance alimentaire… pourquoi ça piétine aujourd’hui ?

« Au-delà de la sécurité alimentaire nationale et des pays voisins, l’agriculture camerounaise joue un rôle important de contribution à l’approvisionnement en devises grâce aux exportations, de contribution à la lutte contre le chômage grâce à la création d’emplois en milieu rural, et de contribution à la paix et à la stabilité sociales.

Il va sans dire que face à l’incapacité du secteur secondaire à contribuer efficacement et Suffisamment, comme espéré au départ, à l’équilibre de la balance commerciale nationale hors pétrole, gravement déficitaire en 2008, tout l’espoir pour le redressement effectif de ce compte avec l’extérieur repose fondamentalement sur la dynamique du secteur agricole.

D’où l’importance que le Gouvernement attache désormais au soutien financier de ce secteur qui nous permet de se hisser définitivement sur la trajectoire des Objectifs du Que vaut donc vraiment le système politique en place au Cameroun depuis 33 ans ?

Un système qui ne se dote d’aucune ambition, qui ne se dote d’aucun objectif, qui fait du mensonge un synonyme de la politique, qui n’a jamais su prévoir, anticiper, se projeter. Un système politique désossé, qui manque vraiment de couilles, mon fils aurait dit couilles molles ! Ce système politique dans lequel nous sommes enfermés depuis si longtemps ne répond à rien, ne répond à aucune question de notre génération. »

Voilà ce qui est contenu en conclusion de la feuille de route rendu publique par le ministre Essimi Menyé. Quelle est la part de vérité, qu’est ce qui a été réalisé jusqu’à ce jour ? Oui nous pouvons si nous le voulons décortiquer toutes les feuilles de route et interroger leurs réalisations, c’est cela la clé du développement de demain. Mais devons-nous mourir donc aujourd’hui ?

Y a-t’-il un mérite ? Oui celui d’avoir instauré la discipline dans la bande de coquins et de copains vacanciers, car effectivement on ne fait rien sans la discipline. Je l’ai dit ici dans une tribune, il y a bien longtemps que Yang Philémon ne contrôlait plus rien. Pouvons-nous donc nous dire que l’heure n’est plus à la contestation, au désordre, aux récriminations de toutes sortes en provenance ce club de vacanciers ?

Si oui, alors, le premier ministre nommera assez rapidement un médiateur pour trouver une solution au problème des ex-employés des sociétés d’Etat qui campent devant le ministère des Finances, et une solution durable sera trouvée au problème du mouvement sportif camerounais. Que les basketteuses vice-championnes d’Afrique ne seront plus dans la rue comme de vulgaires prostituées !

Le système politique camerounais actuel s’il veut survivre doit faire naître un homme de peu de mots, un homme qui privilégiera plutôt l’action. Tout comme sa formation, son langage sera utilitaire et pragmatique. Avoir trop de mots en tête nous éloigne de la réalité. Cela finit tôt ou tard par donner des idées confuses et même dangereuses, tout en favorisant le pire des poisons : l’ironie. Mais ce que je fais en ce moment n’est pas vraiment de l’ironie.

Que ce système commence par nous donner des textes simples et concis, pour lesquels nous n’aurons pas besoin d’un dictionnaire. Que le Secrétaire Général de la présidence de la république se déplace et lise la composition du gouvernement afin que nous n’ayons plus personne qui soit responsable des décrets non signés par le Président de la République.

Ensemble, définissons nos priorités et où nous voulons aller, car, la liberté, celle dont nous sommes privés dans notre pays n’est pas une marque de lingette, elle est une source d’inspiration pour le Cameroun que nous voulons. Passons à l’action et transformons notre pays afin de le rendre conforme à nos ambitions et à la réalité d’aujourd’hui !

Auteur: Vincent-Sosthène FOUDA