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Comités de vigilance : Entre lenteurs et marchandage des services

Wed, 14 Oct 2015 Source: Jean Daniel Obama

La mise en place des comités de vigilance dans plusieurs quartiers de la ville de Yaoundé reste grippée. A en croire certains habitants au quartier Essos, dans le Vème arrondissement de la ville de Yaoundé, la mise en place des comités de vigilance est désormais une source d’arnaque pour certains.

«Nous sommes étonnés de ce que nous devons désormais payer pour notre propre sécurité. Les personnes chargées de mettre en place ces comités de vigilance nous demandent de participer à hauteur de 500 Fcfa mensuel et par famille. A quoi sert donc la police si nous devons encore payer pour notre propre sécurité ?», s’interroge Roger Kinguè, résident au quartier Essos.

Au lieu-dit « descente Avenue Germaine Ahidjo », madame Marthe Essomba fait partie des victimes de cette nouvelle sorte d’arnaque. Elle indique avoir reçu, en l’espace de deux mois, plusieurs vagues de personnes qui lui présentent le même discours.

«Quand ils arrivent ici, ils me parlent toujours de la mise en place d’un comité de vigilance pour lequel il faut participer financièrement. Je crois avoir déjà contribué trois fois, à raison de 500 Fcfa à chaque fois», explique-t-elle. A un jet de pierre de là, au quartier Mvog-Ada dans le même arrondissement, la situation n’est pas plus enviable, mais le chef de bloc s’en accommode.

Michel Bienvenu Essindi est le chef du bloc numéro 3 dans le quartier Djoungolo 9 (Mvog-Ada). Il est à la tête d’un comité de vigilance qui ne dispose que d’une demi-dizaine de personnes. Le chef de bloc a sa compréhension de cette initiative.

Il explique : «Tel que moi j’ai compris la mise en place des comités de vigilance par le sous préfet, ce n’est pas trop le nombre de personnes qui fait le comité de vigilance. C’est quelque chose qui s’appuie beaucoup plus sur le renseignement», se défend-il. Michel Bienvenu Essindi explique que des rencontres sont quotidiennement tenues entre les membres de son comité de vigilance et lui, pour faire un point de la situation. Il avoue ne percevoir aucun franc des habitants de son bloc pour cette initiative.

Lenteurs administratives

Aucun des cinq membres appartenant au comité de vigilance du bloc 3 dans le quartier Djoungolo 9 ne dispose jusqu’à présent d’une pièce délivrée par l’autorité compétente, afin d’exercer aisément. «Nous avons déjà été enregistrés à la sous-préfecture, mais nous attendons toujours que nous soient remis nos badges. Cependant, nous continuons de travailler en étroite collaboration avec les autorités compétentes», explique Michel Bienvenu Essindi. Au quartier Mvog-Mbi, dans le IVème arrondissement de Yaoundé, aucun des membres des comités de vigilance des cinq blocs (Nfounassi 1…5) ne dispose d’aucune pièce légale pour être considéré comme membre du comité de vigilance.

Pourtant, Pantaléon Ndzana, l’un des habitants du quartier et par ailleurs président des commerçants du marché Mvog-Mbi, dit avoir déposé les papiers nécessaires à la sous-préfecture concernée. «Aucun badge ne sera délivré au hasard. Parmi les listes qui ont été envoyées dans les différentes sous-préfectures pour la constitution de ces comités de vigilance, la majorité comporte des repris de justice. Les listes ont été constituées sans aucune enquête de moralité préalable. Il est donc question de vérifier tout cela», explique une source sécuritaire.

Auteur: Jean Daniel Obama