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Ces routes qui freinent le développement

Fri, 6 Nov 2015 Source: Jean Akoum Amiri

La région Château d’eau du Cameroun est certainement la moins fournie en routes dignes de ce nom. A Ngaoundéré comme dans les autres chefs-lieux des départements de l’Adamaoua, les conditions de circulation sont difficiles et les routes goudronnées sont rares. Avec plus de 1 080 500 habitants, d’après le recensement de 2012, sur une superficie de 63 701 km², l’Adamaoua n’a, en ce 21e siècle, aucune route à gestion régionale bitumée.

C’est la nationale N°1 traversant la région, qui fait office aujourd’hui de route moderne. Les voiries urbaines, quant à elles, laissent aussi à désirer. Heureusement que la route Ngaoundéré-Moundou (Tchad), principalement le tronçon Malang-Madinkoum (limite avec la région du Nord), sort de ce tableau noir.

Selon les experts, il reste la meilleure partie en matière de voie de communication dans la région. Des routes comme celle-ci, il n’y en a plus. Pis, le reste c’est-à-dire celles unissant les différents départements sont en terre. Dans le cadre de la réhabilitation des infrastructures routières, seule la route reliant le département du Djérem et celui du Mayo-Banyo a été réhabilitée en 2014. Bien que la circulation y soit encore passable, certains endroits sont impraticables. D’autres routes dont les travaux de réfection étaient prévus en 2014 , n’ont reçu la visite du moindre engin lourd.

Le tronçon Ngaoundéré-Bélel est un exemple de ces chantiers routiers abandonnés. A la délégation régionale des marchés publics, des sources renseignent que «Les fonds alloués aux travaux sur cet axe routier auraient été distraits dans un premier temps. Nous avons forcé pour que l’entreprise commence le travail. Une chose qui est en train d’être faite. Cette entreprise n’a jamais fait le point sur la gestion de 713 000 000 Fcfa affectés au projet d’aménagement de ce tronçon long de 120 km», explique un agent. Les routes communales, elles, connaissent une dégradation avancée.

Face à cette situation peu reluisante des voies de communication, les autorités locales ne cessent de tirer la sonnette d’alarme. Mais les solutions tardent à venir. Selon Jean Marie Mpoam, délégué régional des Travaux publics (Mintp) pour l’Adamaoua, la région connaît d’énormes difficultés en matière de route. «Les routes dans l’Adamaoua sont en majorité construites en terre. Les quelques-unes qui, goudronnées sont soit étroites, soit mal ou pas du tout entretenues. Nous faisons de notre mieux pour qu’en 2016, la situation change», explique-til. Et la plupart de ces routes ne sont pas construites dans les règles de l’art.

Pourtant, le trafic sur les axes principaux reste toujours dense de par la situation géographique de l’Adamaoua. «Sur la plupart des routes, il n'y a pas de terreplein central, ni de ligne blanche au milieu de la route pour borner la largeur de la voie. C'est donc la densité du trafic dans un sens comme dans l'autre qui détermine la limite de chacune des voies», regrette Nouyangar Hamidou, un transporteur tchadien.

Lequel de poursuivre «Chaque fois qu’on arrive à Ngaoundéré, on a des problèmes pour traverser la ville. Il en est de même pour les autres départements ». Ce constat fait par un étranger ne traduit que l’avis général des populations et des autorités locales sur le mauvais état des routes de l’Adamaoua. Un coup dur pour les échanges commerciaux avec les pays voisins !

Auteur: Jean Akoum Amiri