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Affaire Marafa : Daniel Mekobe Sone et Cie diront-ils le Droit demain ?

Mon, 21 Mar 2016 Source: Fabrice Njayou

Depuis la convocation du procès de Marafa pour le mardi 22 mars 2016, cette question nous taraude l'esprit.

Introduit après sa condamnation le 22 sept 2012, ce pourvoi aurait dû être examiné au plus tard le 22 mars 2013. C’est le 22 mars 2016, exactement trois ans jour pour jour que la cour suprême statuera sur ce cas. Cette léthargie est en déphasage total avec la célérité observé lors du procès ayant conduit à sa condamnation.

Pourquoi le faire 3 ans après le délai autorisé par la loi?

Pour revenir en arrière notons que l'Etat à dû improviser en montant cette affaire, sans tête ni queue pour mettre Marafa en prison. Un procès qui juridiquement n'avait plus sa raison d’être à cause de l'autorité de la chose jugée, malgré le fait qu'aucun élément à charge dans ce dossier n'accable Marafa. Mais la justice à quand même nonobstant les règles élémentairement de Droit, Condamné Marafa à 25ans de prison.

Aujourd’hui, cela n'est plus un secret que Marafa a été condamné volontairement par le régime de Yaoundé pour une autre raison que celle qu'on brandit.

Cette longue attente de la cour suprême, (malgré les nombreux appels effectués par les uns et les autres) en dehors même du cadre légal a été et demeure incompréhensible. C’est dans cette optique que nous avons interpellé le président de la cour suprême Mekobe Sone Daniel par courrier (Ref:ASMA/CAC01/CSC/07-2015/) le 20-07-2015. Ce silence que rien ne peut en état de la situation justifier, est assez évocateur.

Aujourd’hui avec cette convocation, la cour suprême de notre pays est à la croisée des chemins et doit faire preuve de maturité et d’honnêteté. Elle doit s’émanciper et assumer son indépendance car il n'est plus question à l'heure actuelle de maintenir des innocents en prison.

Nous osons croire qu'elle a eu le temps nécessaire de se rendre compte du caractère non fondé de l'accusation. Ceci est l'occasion pour nous une fois de plus d'interpeller cette collégialité en charge de cette affaire à s’émanciper, à se libérer des chaînes et à dire le Droit . N'ayez plus peur vous devez prendre vos responsabilités et rendre service à la Justice et non à une justice car votre jugement aura un impact sur l'environnement socio-politique du Cameroun.

Aujourd'hui dans un environnement politique infesté par les appels manipulés à la candidature de Biya, et où l'on s'acheminerait vraisemblablement vers une élection présidentielle anticipée, les enjeux de ce procès sont énormes car Marafa demeure une épine dans le soulier du régime.

Pour des raisons politiques liées à sa survie, le régime peut décider de maintenir Marafa en prison afin de se débarrasser définitivement d'un sérieux et potentiel candidat à travers ce scenario : il fait pression sur ces juges et obtient d'eux la confirmation de la condamnation de Marafa, soit la cour suprême casse cette condamnation cette affaire BB Jet2 mais l'Etat le maintient en prison en ressortant une autre affaire rocambolesque qu'elle aura eu le temps de fabriquer.

Ou alors, ceux ci en toute indépendance et liberté , en âme et conscience, examineront le dossier avec honnêteté et rendront honneur au Droit et à la Justice.

Nous oserons une fois de plus croire que Daniel Mekobe Sone et la collégialité diront le Droit ce 22 mars 2016.

C'est l'occasion pour nous d'appeler tous les compatriotes à la mobilisation générale partout dans la république en vue de ce procès, le 22 mars 2016.

Auteur: Fabrice Njayou