Hugo Broos
Benjamin Moukandjo a porté le brassard de l’équipe nationale du Cameroun pour la troisième fois consécutive dimanche dernier contre l’Algérie à Blida. Hugo Broos a-t-il fait un bon choix en érigeant l’attaquant de Lorient ?
Benjamin Moukandjo, capitaine des lions indomptables, c’est l’histoire d’un mariage survenu grâce à un bon timing. Après les frasques de Stéphane Mbia après le match contre l’Afrique du Sud à Limbé, Broos avait sans doute besoin d’un homme normal pour l’aider à conduire sa troupe.
Le technicien belge a parfaitement joué son coup en profitant de l’absence de Vincent Aboubakar et de Choupo-Moting face à la Gambie et au Gabon pour lancer Moukandjo dans le grand bain.
Attendu au tournant par son entraineur, l’attaquant de Lorient a réussi son test en se montrant décisif et en tenant aussi bien en conférence de presse que dans les vestiaires un discours digne d’un capitaine normal.
Bien entendu, un bon capitaine c’est aussi un bon communicant capable de trouver les mots justes en permanence pour se positionner car c’est ce qu’attendent de lui ses coéquipiers.
Après cette bonne gestion du groupe lors de la précédente période FIFA, le technicien belge a donc finalement décidé de confier à Moukandjo le brassard face à l’Algérie à Blida dimanche dernier aux dépens des adjoints de Mbia.
Au coup de sifflet final, Broos se serait encore félicité de son choix puisque son capitaine a bien rempli son contrat.
Tout au long du match, Moukandjo était le ciment du groupe en faisant la liaison entre tous les compartiments. Ajoutez à cette volonté de tout donner, le but ô combien important qu’il a signé et offert un précieux point à son équipe.
C’est en faisant ainsi la différence, et au fur et à mesure des grands rendez-vous, que l’attaquant de Lorient fera taire tous ceux qui réclamaient pour les lions indomptables un capitaine au leadership intéressant.
A Blida, il était l’exemple des autres et quoi de meilleur que l’image d’un capitaine combattif qui sait entrainer ses coéquipiers.
Avec ce panel de qualités, Moukandjo semble donc promis à un bel avenir avec son brassard. Excepté son clash avec Benoit Assou Ekotto en coupe du monde 2014, c’est un homme sans histoires depuis son arrivée en équipe nationale en 2008. En EN, l’homme s’est toujours conduit et habillé normalement.
Quand les jeunes footballeurs vont chez leurs coiffeurs, il ne demande pas la coupe de Moukandjo. Dans un milieu où le syndrome de l’arrivisme fait rage, il s’est toujours distingué par son humilité et sa normalité.
Ce savant mélange d’humilité, de normalité et de leadership feront sans doute de lui un capitaine digne des lions indomptables. En tout cas, depuis qu’il fait ses classes en sélection, Moukandjo a vu passer à tour de rôle plusieurs capitaines dont Rigobert Song, Samuel Eto’o et Stéphane Mbia.
Il saura donc tirer les leçons de toutes ces expériences pour faire preuve d’exemplarité et rédiger son histoire.
