Personne ne peut prédire la fin de la crise qui a commencé avec une grève des avocats et enseignants anglophones.
Le mouvement de grève des avocats et des enseignants anglophones a causé des dégâts importants en termes de personnes et de biens, tout comme il a porté un coup dur à l’économie des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, et par ricochet à l’économie du pays. L’hebdomadaire Signatures paru le 23 février 2017, qualifie ce coup porté à l’économie nationale de «mortel».
Tassang Wilfried qui dirigeait le syndicat des enseignants le plus «extrémiste», le Cameroon Teachers Trade Union (CATTU), est apprend-on, «porté disparu». Pour certains, il est réfugié dans une ambassade occidentale à Yaoundé, pour d’autres il est en exil aux Etats-Unis.
Selon d’autres sources non-officielle, il serait en fuite et actuellement recherché par les force de maintien de l’ordre pour répondre de ses actes devant la justice. «Cependant, ses camarades d’armes, dont le Dr Fontem Aforteka Neba (Syndicats des Enseignants du Supérieur, SYNES), et Nkongho Felix AGbor Balla (Syndicats des Avocats Anglophones) ont été appréhendés et sont en détention. Alors Tassang Wilfried est comme un général de l’armée qui abandonne ses troupes en plein champs de bataille pour sa propre sécurité», fait remarquer le journal.
Jusqu’où peuvent aller les grévistes? A quand la fin de la crise anglophone? Ce sont des questions que l’on est en droit de se poser puisque jusqu’ici, malgré tous les efforts du gouvernement, la majorité des élèves et étudiants des deux régions anglophones du Cameroun restent chez eux. La totalité des cabinets d’avocats et la plupart des établissements scolaires restent fermés.
Pourtant, au cours des pourparlers, qui avaient eu lieu à Bamenda, entre les syndicats et le gouvernement, les syndicalistes avaient laissé entendre que si le gouvernement accordait une seule de leurs onze revendications ils étaient prêts à lever le mot d’ordre de grève. Malgré toutes les concessions du gouvernement, les grévistes ont multiplié les revendications en ajoutant le boycott des cours dans les établissements scolaires, les villes mortes, le retour au fédéralisme ou encore la sécession pure et simple.
Pour Signatures, ce qui paraît plus faisable c’est la mise en application de la Constitution de 1996 qui prévoit la décentralisation avec dix régions, auquel cas les deux régions anglophones actuelles jouiraient chacune d’une relative autonomie. La levée du mot d’ordre de grève et l’appel à la reprise des cours signés à Bamenda le 3 février 2017 ne semble pas avoir été grandement suivi.