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Les gendarmes tués sont les victimes du refus d'organiser un dialogue national!

Hommage BIR Archives Image d'illustration

Tue, 19 Dec 2017 Source: Abdelaziz Moundé Njimbam

Combien de morts faudra-t-il encore pour que notre Sphynx national dont on dit qu'il ne cède à aucune pression, écoute ce chorus de voix qui appellent à la tenue d'Assises Nationales sur la crise anglophone et l'avenir de ce pays ?

Combien d'élèves-gendarmes immolés, sacrifiés dans une guerre stupide où l'on confond l'orgueil personnel et la fierté nationale ? Combien d'hommes de troupes faudra-t-il que les entrailles de la Manyu consument dans une guerre de déclaration d'aéroport pour que nous entendions raison ? Combien de communiqués de matamores la veille et d'egregores le lendemain faudra-t-il pour que cesse ce jeu dangereux de la glorification du président qui sait tout, voit tout, mais ne résout rien de durable dans cette crise qui s'enkyste, s'enlise et deviendra, si l'on n'y prend garde, un bourbier pire que celui du Biafra ? Pourquoi, mon Dieu, a t-on fait du chef des Armées, chez nous, un dieu ?

Combien de femmes et d'enfants, ces civils dont on cache le nombre, faudra-t-il tuer pour que l'on se rende à l'évidence ? Suffit-il de traiter un Camerounais de terroriste pour nous rassurer, justifier une opération qu'un Dialogue, des audiences avec la classe politique au Palais d'Etoudi, notre maison commune, la prise en compte de tous ces avis pertinents auraient permis d'éviter ?

Mon pays, notre chère patrie souffre aussi et surtout d'une crise de la justice sociale, du pouvoir absolu, du culte d'un homme et de l'arrogance érigée en mode d'exercice du pouvoir.

Je fais partie des Camerounais qui condamnent autant l'extrémisme des tenants de l'Ambazonie que l'entêtement et la surdité du pouvoir. Celui qui n'ouvre ses oreilles que pour écouter ses thuriféraires, prendre des mesures de circonstance dans la résolution de la crise anglophone et refuser la solution qui pourrait garantir un retour à une paix et un climat durables : un Dialogue National portant entre autres sur le changement de la forme de l'État.

Une telle perspective, en incluant l'essentiel des forces vives de notre pays, mettrait sur la table les questions essentielles et mettrait, donc, à mal toutes les franges extrémistes. Dès lors, les Camerounais pourraient être, de nouveau, réunis autour d'une dynamique commune.

En attendant, que faire sinon adresser nos sincères condoléances aux familles de ces éléments de nos Forces de Défense et à celles des populations civiles victimes de ces combats.

Auteur: Abdelaziz Moundé Njimbam
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