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La chronique: les Lions Indomptables se remettent en scelle, mais…

Koweït Cameroun Grandes Lignes Une victoire, il n’en fallait pas mieux pour se remettre sur le droit chemin

Thu, 29 Mar 2018 Source: Ghislain KOUNGANG

La rencontre amicale contre le Koweït se positionnait alors comme l’occasion idoine, de recoller les morceaux ou tout au moins, de renouer avec la victoire. Une victoire qui fuyait l’équipe nationale depuis un bon moment. Fort de toute cette atmosphère surchauffée, la performance de dimanche dernier peut être perçue comme un triomphe, bien qu’obtenue face à une modeste formation koweitienne pointant seulement au 173 rang du classement Fifa de ce mois de mars. C’est dire si seule la victoire, les trois points comptaient véritablement.

Cette victoire était d’autant plus attendue qu’elle participe de l’opération de reconstruction de la sélection nationale initiée par le normalisateur. Une reconstruction qui en fait est une recomposition, marquée par un militantisme actif, combatif et même agressif à l’endroit de certains footballeurs en indélicatesse avec la sélection nationale. La rencontre disputée dimanche dernier contre le Koweït marquait définitivement la rupture d’avec l’époque Hugo Bross d’une part et donnait le ton de l’avènement d’un nouvel exécutif latent d’autre part. Il s’agit alors du prolongement de l’acte fort déjà posé par le comité de normalisation à travers le limogeage du Belge. C’est donc désormais entériné, de manière pratique, puisque les lions indomptables ont disputé leur rencontre avec un nouveau staff technique. Un staff piloté par l’intérimaire Alexandre Belinga, qui pour l’occasion, joue les bouches trous, en attendant de dénicher l’oiseau rare. Autrement, le locataire du banc des lions n’est qu’un acteur – spectateur d’une mise en scène qui procède du pilotage à distance d’un gourou.

Et si les turnovers observés et opérés au cours de la rencontre peuvent émouvoir, ils s’inscrivent tout simplement dans un processus de contrôle panoptique des potentiels footballeurs. Une opération de séduction vis-à-vis des nouveaux joueurs qui tout naturellement doivent garder présent à l’esprit qu’ils sont redevables à l’Empereur. Oui l’Empereur, le père biologique de l’idée de réunir les anciens bannis de la sélection nationale, en fait pas tous, ceux qui répondent aux critères de l’Empereur, ou encore « ses petits copains » pour faire court.

Autant tous ces nouveaux joueurs jetés dans la bataille constituent une avancée dans l’opération de reconstruction, autant leur promotion procède d’une volonté de neutralisation des cadors dont le tempérament échappe à tout contrôle gourroutique et dont la mise à l’écart créerait un chambardement à même de réveiller un sourd, tant il est établit que leur performance parle pour eux, en tout cas, pour l’instant, que ce soit en équipe nationale ou en club. Voilà comment on arrivera à faire d’une pierre deux coups.

Aussi, le retour d’Idriss Carlos Kameni en premier dans la tanière n’est pas anodin, gratuit. C’est qu’il avait disparu sans grabuge, sans tambour, ni trompette, sans déclarations incendiaires, bref par une contestation certes, mais sourde, réservée, intelligente empreinte de quant à soi et de circonspection. Ce qui n’est absolument pas le cas de certains, mais alors, pas du tout. Il s’agit ainsi d’observer l’accueil réservé au portier de Fenerbahce à l’effet de se faire une idée sur leur propre comeback. Un procédé qui trahit la fébrilité et le frisson qui habitent certains adeptes du retour en sélection nationale. Un état d’esprit qui n’est que le reflet des actions passées, les camerounais ayant tous, en tout cas, dans la grande majorité, des mémoires d’éléphants. C’est dire si entre opportunisme aveugle, quête chronique du pouvoir et pragmatisme « raisonnable », le choix n’est pas évident, malheureusement.

Pour revenir à la rencontre proprement dite, que formuler davantage, si ce n’est que gagner c’est toujours bon pour une sélection nationale (moral) qui récolte à coup sur quelques points et s’assure d’une bouffée d’oxygène au classement Fifa à venir. Aussi la prestation des lions indomptables est à encourager, le lyrisme étant interdit par le calibre de l’adversaire Koweitien.

Source: Ghislain KOUNGANG