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Menka: le 'gros' mensonge' du chef du village qui reconnaît sa complicité

Hons Chef Village Menka Fon de Menka, Asobo Pius Nguh

Mar., 29 Mai 2018 Source: Michel Biem Tong

Depuis quelques heures, un texte attribué au Fon de Menka, Asobo Pius Nguh circule sur la toile et est largement partagé par certaines souris masochistes, assoiffées de sang et cyniques du régime criminel de Paul Biya.

Au lieu de nous apporter la preuve que des armes ont été saisies par l’armée des mains de tous ces jeunes filles et garçons tués comme des lapins à Menka, au lieu de nous apporter la preuves des militaires blessés au cours de l’ « affrontement armé » en nous fournissant leur identité, leur grade et le lieu de leur prise en charge hospitalière, le Fon n’est préoccupé que par le désir de sauver sa peau en mentant et en manipulant l’opinion.

Oui, il est question pour fon Asobo Pius Nguh de sauver sa peau parce que d’après des sources locales qui se veulent concordantes, ce chef traditionnel se trouve en ce moment à Yaoundé après avoir quitté discrètement le village Menka. Les populations locales l’accusent d’être proches d’Atanga Nji et d’autres élites RDPC de l’arrondissement de Santa, dans le Southern Cameroon, soupçonnées par les habitants du village d’avoir créé et financé une horde de voyous dont la mission était de semer le bordel dans les villages de Santa en se faisant passer pour les Ambazonian defence force.

Ce groupe de personnalités a-t-il décidé de faire liquider ces jeunes après qu’ils aient décidé de se détourner de la mission à eux assignée qui était de kidnapper des villageois au nom des Adf ? Difficile de répondre à cette question à ce stade.

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Le récit du Fon Asobo a donc le mérite de confirmer les informations détenues à savoir qu’il s’agissait effectivement d’une bande de malfaiteurs dénommée dans les villages de Santa les « SantaQuifors » qui terrorisaient les populations, volaient, violaient, agressaient. Mais comme la communication du colonel Badjeck, sa « vraie histoire » des événements de Menka laisse à désirer. Quand il parle d’un « groupe de bandits lourdement armés » qui a pris d’assaut le village après la célébration du 20 mai, pourquoi n’avoir pas prévenu la brigade de gendarmerie de Santa ?

Etait-il donc au courant de tout ceci et n’a pas prévenu à temps les forces de sécurité et défense, celle qui ont « neutralisé » ces « terroristes », pour reprendre les propos du colonel Badjeck ? Ce seul récit du Fon fait de lui un complice de ce qui s’est passé dans son village Menka.

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Notre très cher Fon parle d’une « fusillade qui a suivi entre l'armée et les bandits s'est poursuivie pendant plus de deux heures et a fait près de 30 morts ». Dis donc, comment une armée qui attaque des personnes cachées dans un bâtiment peut faire autant de morts tout d’un coup ? Veut-on nous faire croire que même cette jeune fille dont on a vu la dépouille accrochée au plafond par la main était aussi en train d’attaquer les militaires et qu’une balle l’a propulsé au plafond de cette habitation ?

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Comble de cynisme, ce gardien de la tradition se réjouit de la triste fin de jeunes filles innocentes pourtant séquestré par ces voyous à Star Hotel de Menka avant que n’arrive le pire : « je tiens à remercier les forces de l'ordre pour cette intervention opportune qui a apporté peu de sommeil aux yeux de mon peuple ».

Pourtant, sur les vidéos de ce drame qui ont circulé sur les réseaux sociaux, l’on a vu une population dans la stupeur, le désarroi et les larmes alors qu’on s’attendait à lire le soulagement et les cris de joie sur le visage. Le bon sens a vraiment pris congé du Cameroun et des Camerounais car on trouvera de personnes respectables qui donneront du crédit à ces histoires bonnes pour faire délirer les fous !

Auteur: Michel Biem Tong