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Présidentielle 2018: le plus dur commence pour les électeurs

Vote Camer La présidentielle se tiendra le 7 octobre 2018.

Dim., 5 Août 2018 Source: Jean Dunor KEMCHE

Avec la convocation du corps électoral pour le 07 octobre prochain en vue de voter le président de la République, le microcosme politique s'est embrasé. Mais surtout, l'on voit les hommes politiques constants dans la roublardise. Certains ont tellement attendu la coalition de l'opposition qui devait chasser Paul Biya du pouvoir qu'ils ont coalisé non pour espérer que d'autres opposants se joignent à eux pour chasser Paul Biya comme ils promettaient au peuple, mais se rallier à lui. Mais bon Dieu ne peut-on pas se passer d'eux et opérer le bon choix selon ses convictions ? Créer un parti politique confere-t-il à l'opposant, à l'homme politique une intelligence supérieure à celle de tout autre citoyen ? En cherchant pour moi-même les réponses à ces questions, je suis parvenu à définir quelques critères de choix pour un vote conséquent, critères que je propose ci-dessous :

1. La popularité : cela peut se déterminer par le nombre de militants, les foules lors des meetings, le nombre même de ces meetings bref l'implantation du parti. Ce qui suppose une machine forte de campagne électorale pour convaincre les autres citoyens. De fait, si je suis seul à voter un candidat, il ne sera pas élu. De plus, une bonne implantation du parti signifie qu'il peut mieux contrôler le scrutin puisque ses scrutateurs pourraient se trouver dans tous les bureaux et faire le travail s'ils sont bien encadrés.

2. Une certaine surface financière : il est question de savoir si le candidat est capable de supporter les charges liées à l'élection ( campagne, scrutin, entretien des scrutateurs, procédures diverses, etc.)

3. La connaissance ou la maîtrise de l'administration (ELECAM, conseil constitutionnel, préfectorale, etc) à travers ses hommes et ses usages. La connaissance des hommes peut se faire de diverses manières à travers des contacts informels, sur les bancs de l'école en tant que camarades de classe, enseignants/élèves, collègues ou à travers des placements si l'on a exercé une fonction publique d'envergure.

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4. La perception de la communauté internationale : les pays ne vivent pas en autarcie. Et il ne serait pas bon pour le Cameroun d'avoir à la présidence quelqu'un qui doit seulement commencer à constituer son carnet d'adresses à l'international. Tout compte fait, avec un président non connu à l'international, son élection pourrait ne pas être vite reconnue par la communauté internationale.

5. Le programme du candidat : l'électeur doit chercher à savoir si ce que le candidat se propose de réaliser une fois élu répond aux préoccupations de développement du pays. Ce sont des éléments qui me paraissent objectifs et peuvent permettre à chaque Camerounais de choisir son candidat de façon conséquente.

COMMENT EXPLOITER CETTE GRILLE ?

Faire un tableau avec dans la première colonne tous les 28 candidats déclarés et dans les autres colonnes les 5 critères. Affecter à chaque critère des points avec dans la dernière colonne le total des points acquis.

Paul Biya viendra certainement en tête du classement. En effet comme candidat à sa propre succession, personne ne doute de ses performances sur au moins 4 des 5 éléments d'évaluation, Son bilan pouvant constituer son tendon d'Achille. Il sort donc du lot. On comprend que tous disent que sa victoire est deja acquise. Sauf qu'en matière d'élection rien n'est gagné d'avance. Mais côté opposants pas plus de deux ne seront au-dessus de la moyenne. Si un électeur veut le changement, il évite BIYA et vote pour le meilleur c'est-à-dire celui qui s'est positionné en deuxième rang après Paul Biya à l'issu de son analyse personnelle.

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Avec cette grille d'analyse, l'on peut à mon sens se passer de la coalition des partis politiques et même des hommes politiques pour aboutir à la coalition des électeurs derrière un candidat.

Cette coalition est déjà faite en ce qui concerne les objectifs de l'élection présidentielle. Aujourd'hui en certains sont dans la logique"Biya must stay" et là pas de problème. Le choix est d'office. Dans le cas contraire, si l'on milite pour "Biya must go", alors là il y a quelquechose que chaque citoyen doit faire pour se mettre à l'abri de la fourberie des hommes politiques et être sûr que son vote sera utile à la fin.

Auteur: Jean Dunor KEMCHE