Dans une tribune publiée ce mercredi, le journaliste Auréole Tchoumi partage avec les Camerounais les polémiques autour de la démission et du départ de la jeune journaliste Kate Djiaha Tchelibo pour le Canada, auprès de sa famille.
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"En lisant les commentaires sur la toile (cf Médiatude), je réalise à quel point les camerounais souffrent dans ce pays. Ils sont presque tous animés par l'effet crabe (Je vous dirai ce que c'est dans un post).
Plusieurs n'ont jamais vu Kate Djiaha Tchelibo en dehors de leur écran TV. Ils ne la connaissent pas. Mais ils jugent ses choix de vie, ils ont un mot à dire sur sa décision et parfois avec des mots les plus insalubres qui vont avec.
Kate s'en va et ça peut fâcher, un look à l'Afro-indienne, symbole d'une culturalité mi- intro mi- extrovertie qui renie les relents identitaires de l'extravagance occidentale, Kate a fait mouche du premier regard. Plusieurs se sont dit sans doute: Éric Kouamo parti, Ndongo Flash parti, celle-ci sera notre Miss Cas sociaux, on s'accroche. Mais Kate est partie, elle aussi.
L'enfant a fait un choix qui mérite respect.
La vérité est que beaucoup de jeunes veulent partir. Le pays ne donne plus envie d'y croire, aucun signal d'espoir ne clignote dans ce tunnel qui s'obscurcit au jour le jour.
Kate a bien placé ses pions, elle a trouvé un homme de confiance, elle a mis son homme en confiance, montrant à qui voulait le voir que sa vie n'était plus que tournée vers son fils qu'on a tous vu grandir et vers son ''KING'' qu'on a tous découvert sur ses statuts. Kate a touché le cœur de Cyrille. Elle a fait ce que font les bonnes africaines, respect, courtoisie, soumission, fou rire (et là c'est la totale avec cette folle de Tchelibo Djiaha).
Quand on vous dit que votre Facebook ne doit pas être une affaire de selfie, une affaire de photos de vos seins, de vos fesses matin midi soir, vous pensez qu'on vous insulter. Mon beau Tchelibo Cyrille a bavé des mois entiers, à l'idée de ramener auprès de lui sa femme et son Prince. Parce que la femme était géniale, belle chaque jour, naturelle, plus maternelle que tout, pas extravagante du tout. Aujourd'hui ça y est, nos ancêtres ont béni. Longue vie au couple.
Quant à Nous les Patrons Noirs.
Bientôt on va entendre, "la maison avait de gros projets pour elle". Gardons les pour ceux qui ont le nombril attaché dans nos entreprises. Ne martyrisons pas nos employés et quand ils partent, on crie à l'ingratitude.
Un journaliste de talent doit toucher beaucoup d'argent. Ce n'est pas ça qui manque dans les caisses. Quand un grand touche 120 mille pendant 10 ans, que sa CNPS n'est reversée qu'à partir de là septième année de travail, qu'on lui refuse les AVI pour de simples opérations de financement terrain, maison, dot, mariage etc. ce n'est pas pour encourager les jeunes enfants de 32 ans à rêver d'une carrière dans nos boîtes. Compreneur comprend.
A toi ma Kate préférée. J'ai appris que ces pays là changent les gens. Je ne sais comment. Je ne sais en quoi. Souviens-toi qui tu es tu es, d'où vient. Sache que DJIAHA veut tout dire sauf abandon, relâchement, découragement.
Nos ancêtres te fortifient mon ange".