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Ferdinand Ngoh Ngoh, les deux fils de Chantal Biya et les milliards de la CAN 2019

Chantal Biya réussit à convaincre son mari de l’innocence de son poulain

Jeu., 25 Nov. 2021 Source: BORIS BERTOLT

Les travaux de construction du stade Paul Biya qui était le prévu pour être le véritable héritage de Paul Biya au football camerounais sont à l’arrêt. L’entreprise canadienne MAGILL qui a remplacé les Italiens de Piccini, le 29 novembre 2019, sur instruction du SGPR, Ferdinand Ngoh Ngoh allias « l’homme à la PUNK » disent qu’ils ont besoin de 17 milliards Fcfa pour finir les travaux dont 7 milliards devraient provenir de l’Etat du Cameroun. Mais, cette situation pose deux problèmes : Tout d’abord, lorsque lorsque le gouvernement camerounais confiait à la compagnie italienne Piccini ce marché, le 30 décembre 2015le coût total des travaux était déjà évalué à 163 milliards Cfa. Soit l’un des stades les plus chers d’Afrique et même du monde si l’on compare avec les capacités d’accueil. Plus grave, il ne s’agissait pas de construire un stade, mais plutôt ce qui était appelé « le complexe sportif d’Olembe ». Dans le cahier de charge, le complexe sportif d’Olembé comprenait le stade Paul Biya d’une capacité de 60 000 places couvertes, deux stades d’entraînement de 1000 places chacun, un gymnase, handball, basket-ball, tennis, une piscine olympique, un hôtel 5 étoiles de 70 chambres, un centre commercial, un musée et un cinéma. Aujourd’hui, il ne s’agit plus que d’un stade.

Pour comprendre cette situation, il faut se rappeler tout comme Ben Modo, ami de Ferdinand Ngoh Ngoh depuis les Etats-Unis qui a gagné le marché de construction des infrastructures de Garoua qui accumulent également un retard, l’entreprise Piccini faisait partie des 52 entreprises que la TASK FORCE de la présidence de la République pour la CAN 2019 constitué de Ferdinand Ngoh Ngoh allias l’homme à la PUNK ( SGPR), Ayem Mauger ( Conseiller économique) et Seraphin Magloire Fouda ( aujourd’hui SGPM) avaient octroyé des marchés de gré à gré sans que le ministère des marchés publics puissent contrôler les capacité de ces entreprises à remplir leur cahier de charge. L’entreprise Piccini affirme avoir les moyens en indiquant que le projet sera financé par Banque italienne Intesa San Paolo et l’Etat camerounais.

Seulement, au cœur du Palais, se joue une stratégie d’accaparement et de répartition des marchés de la CAN entre amis, frères et petits copains. Dans l’optique de s’assurer la protection de Chantal Biya, celle à qui il doit sa nomination au poste de SGPR, l’homme à la punk a une stratégie ingénieuse. Associer les enfants de la première dame. Au départ, c’est normal au sommet de l’Etat. Entre amis, on se partage un peu d’argent. Mais en réalité, il sait qu’il s’assure une protection au cas où cela tourne mal.

Ainsi, le SGPR prend attache avec les deux enfants de Chantal Biya issus de sa précédente relation. Patrick Hertz et Franck Hertz. Des personnages très discrets au sein de l’Etat mais présents d’ailleurs très familiers avec la ministre de l’urbanisme et de l’habitat, Célestine Ketcha Courtez qui n’hésite pas souvent à leur faire parvenir des sacs d’argent tout comme à celle qu’elle appelle souvent « ma fille » : Brenda Biya. Frank et Patrick Hertz ne rechignent pas à la proposition. Ils y voient d’ailleurs une opportunité d’augmenter leurs comptes en banque. Quoi de plus normal ! Ils s’occupent d’une partie juteuse, faire venir au Cameroun le matériel en préfabriqué du stade Paul Biya pour le compte de Piccini. D’ailleurs Piccini n’avait pas manqué de vanter à ce sujet. Franck et Patrick Hertz deviennent donc des sous-traitants. D’ailleurs la douane est réglée. Ils ne paieront rien et contrôlent d’ailleurs une partie d’autres produits qui entrent au Cameroun pour la CAN 2019. Le soleil brille aux Caraïbes.

Mais qui sont-ils en réalité, Diplômé de l’école parisienne de management ISC, Franck Hertz, est né avant le mariage de Chantal Biya avec Paul Biya. Il a quitté la SNH pour créer en 2013 Hlogistics (Hlog), une entreprise spécialisée dans le transport de matériel de travaux publics. Désignée adjudicataire d’un marché du gouvernement dans le cadre d’un chantier d’adduction d’eau, la société a eu du mal à honorer ses engagements et a dû sous-traiter le travail à d’autres opérateurs. Le jumeau de Franck, Patrick, a lui repris l’entreprise paternelle de déménagement international. Si vous-voulez pas grand-chose à leur actif. Mais qui pour lever le petit doigt au sommet de l’Etat ? Personne. L’argent coule. Les caisses de l’Etat saignent.

Jusqu’à ce 30 novembre 2019 où coup de tonner à Yaoundé, la CAF retire officiellement l’organisation de la CAN 2019 au Cameroun. Oui officiellement parce que quelques jours avant, lorsque le président de la CAF, Ahmad Ahmad, Constant Omari et Samuel Eto’o rencontrent Paul Biya, sur une tablette, ils lui présentent l’Etat des chantiers et lui font clairement savoir qu’ils ne peuvent pas valider l’organisation de la CAN 2019 par le Cameroun malgré leur amour pour le pays de Roger Milla. Ils promettent par contre de tout faire pour redonner au Cameroun la CAN 2021.

Quand ils quittent le Palais, Paul Biya est très en colère. Il commande à tous ses services des enquêtes sur les chantiers de la CAN : DGRE, police, SEMIL, DSP. Toutes les agences sécuritaires de l’Etat sont mises à contribution. C’est là qu’il découvre comment Ngoh Ngoh a piégé sa femme à travers ses enfants. Piccinni affirme avoir déboursé 26 milliards Fcfa pour les préfabriqués en Italie et n’ont pas été remboursés. Des responsables disent sous cape qu’une partie de cet argent est partie dans les comptes de l’entreprise de Franck et Patrick Hertz. Les enquêtes révèlent que pour ces même préfabriqués l’Etat a sorti des caisses de la SNH près de 10 milliards Fcfa. Où est passé tout cet argent ? Face à la colère de Paul Biya Franck et Patrick Hertz se sont lavés les mains affirmant qu’ils n’ont rien demandé et étaient juste des intermédiaires.

De son côté, Chantal Biya réussit à convaincre son mari de l’innocence de son poulain « l’homme à la punk ». Pas très difficile lorsqu’on est l’une des rares personnes sur 25 millions d’habitants qui peut encore parler à l’oreille de Paul Biya. Le 4 janvier 2019, Ferdinand Ngoh Ngoh est maintenu au poste de SGPR avec statut de ministre d’Etat. Pour remercier celle pour laquelle à New – York au moindre coup de fil, il se levait se plaçait au milieu de son bureau et reprétait continuelle « owe A Madam, Owe », l’homme à la Punk organise une grande cérémonie à Nnanga Eboko le 19 janvier 2019 où un portrait géant de 5m de Chantal Biya y est installée pour lui dire « Akiba » (Merci). N’est-ce pas belle la vie !

Auteur: BORIS BERTOLT