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A quand la fin de la banalisation de la torture au Cameroun?

Pour la fin de la banalisation de la torture au Cameroun

Dim., 2 Janv. 2022 Source: A. Mounde Njimbam

L’annonce du décès d jeune Ibrahim Bello le 1er janvier 2022 choque toujours l’opinion. Le journaliste A. Mounde Njimbam proche du dossier déplore le laxisme avec lequel le dossier de l’adolescent torturé par des agents de police, a été traité. Dans cette tribune, il a appelle à la fin de la banalisation des actes de torture au Cameroun.

Frêle, souriant à la vie, il a été amputé de ses rêves, de ses petites joies de jeune ; de ses jambes. Ses deux jambes, flagellées, à Ombessa, par d'atroces coups de fouet, pire des décharges électriques de policiers aussi sadiques qu'horribles. Des actes perpétrés au mépris de la loi, de la procédure, des traités et conventions conclus par le Cameroun, de l'humain, simplement. Ces pratiques, devenues normes, banalisées par une surpuissance usurpée qui règne dans la pénombre des cellules de nos commissariats.

Où la politique pénale devait être intraitable et rapide à sanctionner de tels actes, l'on a multiplié les audiences au gré du zèle des tortionnaires. Où l'on devait mettre un point d'honneur en prendre en charge une victime de tortures, lui prodiguer des soins adaptés aux complications de l'opération d'amputation de jambes, l'on a laissé trainer un temps trop long. Ibrahim Bello est mort sans voir triompher la Justice. Mort sans percevoir ses droits : une indemnisation conséquente. Mort, les jambes tuméfiés !

Les bourreaux de Bello se défient de la justice, malgré leur condamnation. Comme d'autres tortionnaires, ils ne tireront pas les conséquences de leurs actes. L'Etat, qui aurait du prendre en charge intégralement ses soins, a géré à la petite semaine le cas atroce d'un de nos concitoyens. Laisser le quotidien de Bello à la seule responsabilité de l'ONG Mandela Center, de ses partenaires et de ses soutiens.

Le cas Bello doit parler à chacun de nous, car nul n'est à l'abri de ces abus, devenus normes. Nous devons, chacun, veiller, à ce que la mort de Bello, signe la fin. La fin d'une banalisation de la torture. La fin d'un laxisme judiciaire fatal. La fin d'une politique d'assistance sociale incertaine.

S'engager pour cela, n'est être l'opposant de personne. S'engager pour que le cas Bello soit une leçon pour l'avenir n'est salir l'image d'aucun pays. Le faire, c'est être HUMAIN ; très humain.

Auteur: A. Mounde Njimbam