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NOSO : témoignage glaçant d’un policier blessé à la tête et privé d’évacuation sanitaire

Il a aussi perdu un œil

Ven., 11 Févr. 2022 Source: Boris Bertolt

“ Je suis un jeune policier promotion 2016 gardien de la paix de 2e grade ancien service CCGMI et nouveau service commissariat du 12e arrondissement de Yaoundé. Le 14 novembre 2020 en allant en mission dans la zone anglophone du pays, j'avais été atteint par balle au niveau de l'œil droit et par miracle de dieu je suis en vie et j’avais perdu la vue totalement de ce côté droit.

Donc aujourd'hui j’ai un œil parce que les nerfs optiques avaient tête détruits. Apres évacuation le 19 novembre 2020 sur Yaoundé, j'avais été mis à la disposition de l'hôpital ophtalmologique de Obak qui avais demandé un Scanner.

Apres le Scanner du centre médical du Jourdain ici à Yaoundé, les résultats ont montré que j'ai 3 balles en acier de fabrication artisane appelé ''plomb'' de longueur 10mm, 16mm et 10mm.

Le 20 aout 2021 j’avais demandé une affectation pour quitter un corps d’élite après appréciation de mon commandant qui disait ne plus me garder dans son unité par ce que je ne suis plus apte.

Le 24 aout 2021 j’avais été convoqué par le DGSN en personne qui avait mon dossier médical sur sa table et voulait me voir en personne. Je suis allé accompagner du DRH. Apres vérification des originaux de mon dossier médical par lui-même le DGSN avait donné les instructions fermes pour que je sois évacué dans les brefs délai par ce que selon le DGSN je ne pourrais pas vivre longtemps avec ces corps étrangers dans la tête.

Je suis allé voir la directrice de la santé pour lui transmettre les recommandations du chef de Corps qui elle a son niveau refuse catégoriquement de faire un dossier d'évacuation sanitaire sous prétexte que je veux être évacué où? Je ne suis pas médecin pour avoir les contacts à l'extérieur.

Le 12 décembre 2021 j’avais fait une requête au DGSN en lui disant que ça ne va pas il redonne les instructions que je sois pris en charge par l'hôpital de police mais jusqu’à présent voici un mois que je suis à l'hôpital la directrice de la santé refuse de m'évacuer elle refuse de me faire un dossier d'évacuation sanitaire.

Elle avait demandé que moi-même je cherche un hôpital qui peut m'accueillir en Europe et ma sœur ainé en a déjà trouvée. La directrice bloque mon ordonnance des lunettes depuis 3 semaines prescrit par le médecin ophtalmologie de l'hôpital militaire, elle refuse de faire part au DGSN de ma situation sanitaire, elle refuse de débloquer l'argent pour me faire établir un passeport pour que je sois enregistré par le médecin chirurgien qui doit m'accueillir en Europe. Ici à l'hôpital de police nous sommes négligés nous les victimes du Noso. Parfois il faut souvent la rébellion et les menaces de porter plainte au tribunal administratif pour que nous ayons les soins.

Voilà je ne peux pas vivre avec ces balles dans ma tête. J’ai une famille qui compte beaucoup sur moi. Mes deux petits enfants je ferais comment d'eux si je perds ma vie? Pourtant dieu me donne l’occasion de vivre mais pour certaines personnes ma vie n'a pas d'importance.

Nous partons en guerre pour la cause du pays mais en retour nous ne sommes pas satisfaits. Nous ne sommes encouragés. Les familles pleurent tout le jour à cause de la perte de leurs enfants mais à la police ce n’est pas leurs problèmes. Même les instructions du chef de la police ils refusent d’exécuter”

Auteur: Boris Bertolt