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Grève des enseignants: Framboise Doumbe Ding lave et rince Mathias Owona Nguini

Framboise Doumbé Ding

Dim., 13 Mars 2022 Source: Framboise Doumbé Ding

La sortie du professeur Mathias Eric Owona Nguini a suscité une vagues de réactions ces dernières heures. Réagissant aussi au point de vue de l'universitaire proche du pouvoir de Yaoundé, l'activiste Framboise Doumbé Ding publie une tribune dans laquelle, elle prouve que Mathias Eric Owona Nguini raconte des incongruités. Ci-dessous, la tribune de Doumbé Ding.

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"Suite à la grève des enseignants Camerounais qui a déclenché une chaîne de solidarité à l'échelle nationale eu égard à la justesse de leurs revendications et a l'importance de leur métier, quelques voix dissonantes mais marginales et généralement proches des cercles du pouvoir ont essayé de discréditer le mouvement des enseignants en prétextant sans preuves que ces enseignants ont été instrumentalisés.

Face à l'insignifiance des jérémiades de ces marginaux, Je n'aurais pas fait cette publication si Monsieur Mathias Eric Owona, vice-recteur à l'université de Yaoundé 1, qui a souvent donné l'impression d'avoir la science infuse ne s'était pas ajouté à eux pour dire que les enseignants sont manipulés par des « Des Cellules D'action Spéciale Politiquement Formées Ou Stratégiquement Coachées… ».

Une affirmation qui n'est soutenue par aucun argument valable et qui d'ailleurs ne résiste à aucune vérification sérieuse. Une affirmation indigne d'un universitaire donc.

En effet, Voici ce que dit en Substance Meon :

« La configuration occulte et clandestine qu'adopte le Mouvement en feignant l’acéphalie, indique que des cellules d'action spéciale politiquement formées ou stratégiquement coachées, ont initié ou infiltré le mouvement sans que les cohortes de sympathisants de cette mobilisation, sachent que les objectifs de ces cellules sont crisogènes (générateurs de révolte, d'insurrection ou de putsch) car ce mouvement veut se généraliser par la ruse et sortir des limites du seul secteur éducatif ».

Vous avez lu et remarqué sans doute que le ton de ce texte construit sur une série d'affirmations sans preuves est sentencieux et ressemble à ce dirait n'importe quel soulard fanatisé qui ne comprend pas l'intérêt ou l'importance de la preuve lorsque l'on fait des déclarations sur un sujet aussi sérieux que la vie et la carrière des enseignants. Je n'ai pas compris cette légèreté et ce cynisme de la part d'un enseignant qui normalement doit avoir un minimum de respect pour ces autres enseignants qu'il essaie plutôt d'infantiliser au moyen de ridicules arguties.

En fait, Meon affirme d'une part que le mouvement des enseignants est infiltré et manipulé par des cellules d'actions spéciales politiquement formées.

D'autre part, il soutient que « Ce Mouvement Veut Se Généraliser Par La Ruse Et Sortir Des Limites Du Seul Secteur Éducatif » Il est libre de le dire. Sauf qu'il le dit sans produire le moindre début de preuves. Exactement comme dans un bar quand on a bu un verre de trop. Pourtant s'il est le vice-recteur d'une université d'Etat Camerounaise et s'il est en plus l'homme de science qu'il prétend souvent être, il doit pouvoir être démonstratif en étayant chacune de ses affirmations par des éléments de preuves, des faits qui l'attestent.

La lecture intégrale de son texte nous laisse dans notre faim par rapport à cette attente. On y voit plutôt avec quelle facilité Meon étale ses faiblesses argumentatives en prenant ses délires fantasmagoriques pour des vérités définitives. Et le problème avec lui c'est que ça devient une tradition. On se souvient à cet égard de son pseudo analyse sur le retrait de la Can au Cameroun par la CAF. Il avait prétendu à l'époque que le Cameroun était prêt à organiser la CAN et que ce sont les pays du Maghreb qui complotaient avec la CAF pour retirer la Can au Cameroun. Des propos creux qui seront contrariés par la vérité des faits : le Cameroun n'était effectivement pas prêt, au niveau des infrastructures, à accueillir une Can. Même le chef de l'État était d'accord avec cette évidence lorsqu'il a parlé du glissement de la Can dans l'un de ses rares discours.

Je constate que monsieur Mathias Eric Owona Nguini qui tel un paranoïaque voyant les complots partout n'a visiblement tiré aucune leçon de ses pseudo analyses et de ses impostures pourtant flagrantes et nombreuses.

Et sur la question précise de la grève des enseignants, je trouve sa sortie malheureuse, maladroite et indigne. Quand on n'a rien d'intelligent à dire au sujet d'une grève des enseignants amplement justifiée par des faits qui choquerait tout être doté d'humanité, le plus simple c'est de se taire plutôt que pondre des inepties…

Je soutiens que sur ce sujet, Monsieur Mathias Eric Owona Nguini a manqué une occasion de se taire.

Tout en encourageant le gouvernement à apporter des réponses claires, satisfaisantes et définitives aux revendications bien fondées de nos enseignants, j'apporte tout mon soutien au mouvement OTS.

On peut se passer des dirigeants actuels du Cameroun. Mais on ne peut pas se passer des enseignants. Car sans eux, le Cameroun n'a aucun avenir. Nous leur devons un minimum de respect et de considération. On ne peut pas se moquer de leur intelligence et les infantiliser en prétextant sur la base des inepties qu'ils ont été manipulés. Il faut arrêter ça".

Auteur: Framboise Doumbé Ding