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Lutte contre la corruption : Paul Biya a reconnu qu’il a failli

Retour sur la situation au Cameroun

Mon, 12 Sep 2022 Source: La Nouvelle N° 666

Le Cameroun est dirigé avec un certain doigté par le président Paul Biya depuis près de 4 décennies. Comme tout le monde le connait, ces 4 décennies n’ont pas seulement été des moments de bonheur pour tous les compatriotes. Au contraire, si certains roulent carrosse, beaucoup trainent même la pauvreté comme une malédiction. La faute à une mal gouvernance chronique qui a fait son lit dans l’administration camerounaise et surtout à une corruption rampante qui a fini par atteindre toutes les sphères de la Nation.

Le Cameroun a d’ailleurs réussi l’exploit de se hisser à 2 reprises à la tête du classement des pays les plus corrompus du monde. Comment donc par ces temps, Paul Biya parviendra-t-il à laisser à la postérité, un Cameroun prospère. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé avec la création de multiples institutions chargées de la lutte contre la corruption. Au-delà du Tribunal criminel spécial (Tcs) récemment créé pour punir les détourneurs de fonds publics qui ont dépassé la barre de 50 millions de Fcfa, mais qui donne aussi l’occasion au mis en cause de rembourser le corps du délit pour retrouver la liberté, il y a la Commission nationale anticorruption (Conac), l’Agence nationale d’investigation (Anif).

A cela il faut ajouter les inspections des services logées dans les différents départements ministériels, l’on peut dire sans risque de se tromper que l’arsenal de lutte contre la corruption est suffisamment étoffé au Cameroun. Mais la question essentielle est celle de savoir pourquoi la corruption continue à bien se porter au pays de Paul Biya ?

Pour toute réponse, de nombreux observateurs mettent en avant la propension des gestionnaires de crédits camerounais à s’enrichir à la vitesse de l’éclair. De plus dans certains milieux, l’on parle de la maigreur des salaires des agents de l’Etat qui les exposent cruellement à la mendicité et donc fatalement à la corruption. Ceci peut-il expliquer que pour une opération où des populations sont exposées à la mort comme la pandémie à Coronavirus, des Camerounais puissent en faire une occasion de s’en mettre plein les poches. Jusqu’aujourd’hui, le Covidgate n’est pas élucidé malgré le rapport de la chambre des Comptes. Des cas de ce genre sont légions. Il suffit de consulter le rôle des affaires inscrites chaque semaine au Tcs pour se rendre compte que la lutte contre la corruption et les détournements de deniers publics a encore de beaux jours au Cameroun.

Dans une étude publiée en 1999 par le Gerddes en collaboration avec la luation de franc Cfa, l’émeute aurait été quasi-inévitable » et le régime aurait peut-être été emporté. Sur un autre plan, continue l’étude, peut-on réellement combattre ce fléau sans remettre en cause les liens séculaires et les accords secrets qui lient certains pays (des chefs d’Etat aussi) à des pays occidentaux qui agissent généralement par l’intermédiaire des multinationales, de lobbies et des groupes de pressions ? En tout cas, l’attitude du pouvoir face à la corruption n’étonne pas grand monde. Et là nos lecteurs qui suivent de près ces affaires de corruption sont persuadés que sur ce plan, Paul Biya aurait dû s’investir davantage pour laisser à la postérité un Cameroun prospère qu’il ambitionne. Fondation Friedrich Ebert sous la coordination du Pr. Titi Nwel, l’on estimait qu’il était « illusoire, comme le prétendent hypocritement les institutions financières internationales, de s’attaquer à ce «cancer » sans remettre en question la nature de l’Etat au Cameroun car, faut-il le souligner, reprend l’étude dans sa conclusion, «si la corruption est un élément central du fonctionnement de l’Etat, la détruire, c’est ébranler tout le système politique fondé sur un mode d’accumulation de richesses hors de tout processus productif. Pour les dirigeants qui ont besoin de stabilité en vue de se maintenir au pouvoir, la lutte contre la corruption ne peut être que suicidaire. » L’étude révèle également que le président Biya lui-même affirme « si cette lutte impitoyable contre la corruption avait été déclenchée alors que nos fonctionnaires étaient sous le triple coup des baisses de salaires imposées par l’austérité, des licenciements suggérés par les bailleurs de fonds et de la dévaluation de franc Cfa, l’émeute aurait été quasi-inévitable » et le régime aurait peut-être été emporté. Sur un autre plan, continue l’étude, peut-on réellement combattre ce fléau sans remettre en cause les liens séculaires et les accords secrets qui lient certains pays (des chefs d’Etat aussi) à des pays occidentaux qui agissent généralement par l’intermédiaire des multinationales, de lobbies et des groupes de pressions ? En tout cas, l’attitude du pouvoir face à la corruption n’étonne pas grand monde. Et là nos lecteurs qui suivent de près ces affaires de corruption sont persuadés que sur ce plan, Paul Biya aurait dû s’investir davantage pour laisser à la postérité un Cameroun prospère qu’il ambitionne.

Auteur: La Nouvelle N° 666