Opinions

Actualités

Sport

Business

Culture

TV / Radio

Afrique

Pays

Cabral Libii attaqué

Emmanuel Andela a réagi à la publication de Cabral Libii

Sat, 1 Oct 2022 Source: Emmanuel Andela

Le député et président du PCRN est violemment attaqué sur les réseaux sociaux. Cela fait suite à une publication qu’il a fait ce samedi sur sa page Facebook. L’écrivain-journaliste Emmanuel Andela a réagi et colle l’étiquette de « danger public numéro 1 » au député.

Une «trêve d'hypocrisie», voilà la dénomination que l'honorable Cabral Libii attribue au fait d'assumer un fédéralisme communautaire. Il illustre ceci en disant: «Je suis en train de circuler dans la ville de Yaoundé et j'observe quelque chose de saisissant. Les quartiers majoritairement BAMILEKE sont inondés de drapeaux de FC Bamboutos.

Les quartiers majoritairement habités par les NORDISTES quant à eux sont inondés des drapeaux de Coton Sport.» il devient constant d'évoquer sous nos cieux un rapport de force ou plus encore d'illustrer le football comme un propédeutique à la politique nationale la mieux adaptée.

Souvenez-vous un propédeutique est comme une classe préparatoire à un exercice plus important. Mais c'est encore faux. L'on ne saurait utiliser un indicateur de loisir pour le transposer à la vie et au destin de toute une nation. Cabral Libii joue avec le feu.

Il devient compréhensible que cette réflexion est une émanation de ce que lui a concédé du haut de sa trentaine dépassée, le régime moribond de Yaoundé. Oui, en effet, renvoyons tous la note au 20 mai 1972.

L'idéal était d'unifier les camerounais dans toutes leurs diversités culturelles et sociologiques et d'en obtenir une identité nationale unique octroyant la fierté d'appartenir à une nation, par dessus toutes ces micronationalités (tribus, ethnies et clans).

Lire d'un député qui attribue des couleurs communautaires à plusieurs coins de la capitale camerounaise, franchement non seulement cela est nauséeux, mais encore très naïf. Pour preuve aucune communauté au Cameroun dans la conception originale actuelle, n'est homogène. Si vous dites BAMILEKE, vous faites référence à de personnes originaires de l'ouest de notre pays et qui se distinguent parfaitement par la langue et la culture, même si la proximité engendre des mimétismes culturels (imitation, copie, homologation etc.).

Si vous dites NORDISTES, vous avez encore à ce niveau, un plus grand essein de micro communautés qui se distinguent parfaitement par la langue, la culture et même l'une des deux religions importées (christianisme et l'islam). Devons-nous être forcés d'étiquetter nos communautés richement porteuses de cultures et d'histoires pour unifier la nation par des allusions circonstancielles et préfabriquées par l'usage d'un régime politique moribond et favorable à la désunion ?

Il est trop facile de parler de fédéralisme communautaire et de demander une «trêve d'hypocrisie» pour enfoncer le clou de la division. Nous devons renoncer à cette réflexion cynique. Par ailleurs, aucun département au Cameroun n'est uni-communautaire (c'est-à-dire qu'on retrouve une seule ethnie).

Raison pour laquelle il faut dénoncer la naïveté de ces politiciens qui veulent pactiser avec la désunion et ayant la prétention de diriger notre pays. Le Cameroun est un beau pays et il nous reste à prendre nos responsabilités pour en faire un pays uni, une nation solide, par-dessus toutes nos différences.

Auteur: Emmanuel Andela