Me Claude Assira serrant la main du président Biya
Les méthodes (intimidation et musellement) auxquelles nous assistons ce dimanche de Pentecôte de la part des pouvoirs publics camerounais à Yaoundé et Douala ne sont pas dignes. Elles doivent être dénoncées par tous les républicains. Elles relèvent de temps anciens qu'on souhaite oublier.
Surtout, ce sont des méthodes qui radicalisent ceux pour qui, manifester, crier, chanter à la gloire de leur champion reste la seule forme d'expression d'un ras-le-bol du reste largement compréhensible, tellement le pays va mal.
Le plus exaspérant c'est de constater à quel point nos autorités ne savent pas tirer les leçons du passé.
Cet irrédentisme irréductible a déjà été fâcheux ailleurs, il a déjà été fâcheux chez nous. et aujourd'hui aussi, il suffirait d'une toute petite étincelle pour que ça dégénère sans que personne ne sache jusqu'où...
Les manifestants qui savent bien que les forces de maintien de l'ordre sont présentes ont entendu pourtant vaincre leurs peurs et s'exprimer, quoi qu'il advienne. Cela est aussi un message auquel on ne peut pas répondre indéfiniment que par le coup de menton, les éructations, les objurgations, les menaces.
Il est temps que les pouvoirs publics comprennent que l'heure des dictatures obscures est révolue depuis belle lurette.
Il n'est pas interdit de faire preuve d'un peu d'intelligence dans la défense de l'ordre public ou l'expression de sa dévotion au système en place. La République c'est la prise en compte des sentiments des autres. La République, c'est tout le monde. Laissez les gens circuler librement. Laissez les gens s'exprimer librement !