Si Tchiroma était un opposant à Biya, croyez-moi que je voterais pour lui - Wilfried Ekanga

Ekanga Contre Tchiroma Wilfried Ekanga

Sun, 28 Sep 2025 Source: Wilfried Ekanga

Si Issa Tchiroma était un opposant à Paul Biya, croyez-moi que je voterais pour lui. SANS LA MOINDRE HÉSITATION ! Je battrais même campagne pour lui. J'userais de ma page, de ma voix, de mon audience Facebook, Tiktok et télévisuelle pour militer en sa faveur.

Le souci, c'est que JE N'AIME PAS QU'ON ME PRENNE POUR UN IDIOT!

Tchiroma Bakary n'est pas un opposant ; il est une fabrication cynique des services de renseignement français, israéliens et camerounais, pour donner une impression de réalisme à une élection fictive qui s'est en réalité terminée LE 5 AOÛT DERNIER. Je ne vous le répéterai jamais assez : l'élection de 2025 s'est achevée au moment précis où, contre toutes les règles de l'État de droit, Maurice Kamto, le seul candidat qui était armé ( en termes de projet de gouvernance, de ressources humaines, de force matérielle et de capacité à inciter le peuple à défendre sa victoire ) pour renverser le régime, a été écarté.

C'est là que tout est fini ; tout a été plié. Ils le savent, Tchiroma le sait, vous êtes censés le savoir.

C'est pour ça que Paul Biya est actuellement en petite villégiature familiale à Genève, alors qu'il devrait craindre pour la perte de son pouvoir, et consolider ses forces sur place, au Cameroun ( nous sommes d'ailleurs allés jeter un coup d'œil à l'intercontinental de Genève ce vendredi 26 septembre, et l'incroyable déploiement policier prévu pour protéger l'accès nous a permis de voir ce qu'on voyait déjà ). Et c'est aussi pour ça qu'ils ont déjà fixé les régionales en novembre prochain, au mépris du calendrier qui prévoit les municipales et législatives bien avant, et non après. Mais surtout, au mépris de ce qui reste de l'opposition. Car ils savent qu'il n'y a plus RIEN EN FACE !!! Celui que vous présentez comme votre " Bon Diable " est en réalité un VRAI DIABLE qui travaille POUR L'ENNEMI !

En français facile, cela veut dire que vous perdez votre temps ; plus vous vous agitez à faire la promotion de Tchiroma Bakary, plus les metteurs en scène sont heureux ; plus vous vous extasiez devant les soi-disant foules qu'il draine ( sans vous poser la question une seule seconde pourquoi les motifs de " frères du village ", de " l'âge du candidat ", ou encore les interdictions pour " risque de trouble grave à l'ordre public " ont subitement disparu ), plus vous récitez à la perfection le scénario que la Troïka ( France-Cameroun-Israel ) a écrit pour vous.

À la fin du film, vous leur servirez d'alibi quand ils diront aux autres pays : « Regardez ; l'élection fut belle, et avec de puissants candidats qui ont réuni des milliers de Camerounais ; mais le président Paul Biya a quand même gagné ; ça prouve à quel point il est légitime et aimé par la grande majorité du peuple ».

Et ce sera la fin de tout.

Cela signifie que VOUS N'ÊTES QUE DES FIGURANTS UTILES !

Et ce qui rend le jeu diaboliquement efficace, c'est que les figurants ne savent pas qu'ils sont des figurants ; ils sont tombés pieds et poings liés dans la nasse.

On leur a parlé du piège, du gibier, du chasseur, des chiens de chasse... Mais ils ont l'esprit borné, fermé, obtus ! Ils préfèrent une illusion belle à entendre à une remise en question qui fait mal.

Pire encore, même quand Maurice Kamto leur a demandé de voter selon leur conscience, ils ont quand même trouvé le moyen de FAIRE PARLER SES VÊTEMENTS !!!! Un tel niveau de fuite en avant et de lâcheté citoyenne mérite le Prix Nobel !

Bref, je suis venu vous (re)dire une chose aujourd'hui : TCHIROMA NE REVENDIQUERA JAMAIS SA VICTOIRE !!! Il n'a pas été paramétré pour ça, mais plutôt pour combler le vide créé par ses amis d'hier (et d'aujourd'hui). Il est celui par lequel vous espérez encore un miracle ; car sans lui, vous auriez tout de suite compris qu'il n'y a absolument plus rien à faire, hormis la REVENDICATION PAR LE SOULÈVEMENT POPULAIRE, et vous seriez animés d'un esprit de révolution. Ce que le régime ne souhaite pas !

Et donc, on vous a fabriqué en amont un bel adoucissant.

Si vous ne comprenez toujours pas, j'aurais quand même essayé !

Après le scrutin, Bakary vous invitera immédiatement à mettre le cap sur les régionales, les législatives et les municipales, car « Même si on a perdu l'élection présidentielle, ce n'est pas la fin du monde, et le jeu politique doit continuer au nom de la démocratie ». Et bien entendu, vous non plus n'allez RIEN FAIRE pour réclamer sa victoire (encore faudrait-il qu'il gagne, vu son faible encrage national et sa logistique de surveillance inexistante). Car non seulement cette déclaration va étouffer dans l'œuf toute initiative de soulèvement, mais de manière générale, vous non plus n'êtes pas mentalement armés pour défendre l'application des lois, quand bien même la victoire de Bakary serait effectivement confisquée par Biya. La preuve, il a suffi qu'on détourne votre attention vers une pseudo-alternative, et hop ! Vous avez en un instant oublié de défendre le candidat principal, celui que vous prétendiez soutenir depuis de longues années, et pour qui la loi a été outrageusement violée. Vous êtes programmés à la recherche du chemin facile, là où le courage est de mise.

Vous avez sérieusement pensé qu'on peut obtenir le changement en sautant sur des raccourcis, plutôt que de prendre ses responsabilités en tant que peuple et de TOUT ARRÊTER JUSQU'À CE QUE LE DROIT SOIT DIT, et que celui qu'on a éliminé soit réintégré. D'autant plus qu'il représentait la seule (je dis bien LA SEULE) voie de salut à l'heure actuelle.

Je suis très amusé de voir les Camerounais se mentir à eux-mêmes en expliquant :" Nous allons faire la révolution après l'élection pour défendre les votes de Tchiroma ". Mais par quelle alchimie ésotérique vas-tu trouver la force de défendre ton choix par défaut quand tu n'as pas levé le petit doigt pour défendre ton premier choix ? C'est comme affirmer qu'on peut donner sa vie pour une femme qu'on n'aime pas, alors qu'on n'a pas été capable de le faire pour celle qu'on aime. C'est encore une fois une fuite en avant !

Vous dites que « la rue ça se prépare », mais quand on vous prépare précisément à cette rue, vous vous bouchez les oreilles. La première étape vers la préparation de la rue consiste à enlever dans la tête du peuple qu'il y a encore des raccourcis. C'est comme un enfant que l'on habitue à recevoir sans cesse de l'argent de poche, alors qu'il n'y en a plus. Quand viendra le moment de manger à la sueur de son front, il se trouvera dépaysé, car non-préparé à la dureté de la vie autonome !

Sachez que la revendication d'une élection volée n'a quasiment JAMAIS été le moteur d'une révolution civile réussie. Et s'il existe un cas où cela a pu marcher, cela présuppose d'avoir un challenger sérieux, authentiquement contestataire, et non un roublard vicieux, spécialiste en retournement de vestes, et qui prépare en ce moment même l'envers de son prochain costume.

À bon entendeur...

Auteur: Wilfried Ekanga