Opinions

Actualités

Sport

Business

Culture

TV / Radio

Afrique

Pays

‘J’ai écrit plus de livres que Beti, Oyono, Senghor, Césaire’

L’écrivaine camerounaise Calixthe Beyala est sous le feu des critiques.

Thu, 29 Sep 2022 Source: Calixthe Beyala

Depuis qu’elle a décidé d’apporter son soutien à Yannick Noah, l’écrivaine camerounaise Calixthe Beyala est sous le feu des critiques. Les fanatiques du président de la Fédération camerounaise de football Samuel Eto’o estiment qu’elle est en panne d’inspiration. Dans cette tribune, Beyala répond à ses détracteurs.

A ces médiocres ratés qui me disent que je n'écris plus parce que mon inspiration aurait été tarie, je réponds :J'ai écrit des dizaines de livres ! Plus que n'importe quel auteur africain, Beti, Oyono, Senghor, Cesaire etc... Des dizaines de livres, des dizaines de prix non encore égalés !

D'ailleurs, quand la presse internationale parle de moi, elle parle d'une auteure prolifique, ce qui signifie auteur qui a beaucoup écrit !!! J'ai donné des cours dans le monde entier dans les universités. J'ai écrit des dizaines de milliers de pages. J'ai travaillé 18 heures par jour pendant plus de 30 ans !!!! Je n'avais jamais pris un seul jour de vacances ; j'ignorais ce qu'est un dimanche... Les restaurants m'ont rarement vue, seulement pour les entretiens ! Les boites de nuit pas.

Je n'ai pas vu grandir mes enfants à cause de mes occupations littéraires

Je veux voir grandir mes petits enfants. J'ai envie de me laisser aller, de dormir et de me réveiller quand je veux. Que des chômeurs de Paris ferment leur bouche, eux que j'ai nourris !

Je me repose. Et Eto'o est plus jeune que moi

Pourquoi ne lui demandez-vous pas d'aller jouer au football ? Aurait-il perdu son talent ? Parce qu'il y a juste un temps pour tout ! Alors, fermez-là, petits mécréants payés par l'autre mécréant ! Réussissez votre carrière et votre vie comme j'ai réussi la mienne. Arrêtez de faire semblant d'être des journalistes que vous n'êtes pas.. Continuez à nettoyer les fesses des vieux dans les asiles.

Je peux vivre sans travailler depuis mes 40 ans, et ça, c'est une grâce de Dieu !Mon cerveau se porte bien ! Je fais de la physique quantique, ça m'amuse comme tout ! Je vais peut-être apprendre la médecine... Jouer du piano ? Pourquoi pas... C'est cela une vie de grâce et du vrai luxe ! Pas cette punition qui consiste à faire la même chose, la même corvée pour gagner sa pitance toute une vie ! Et oui, Dieu m'a aimée tant j'ai une vie absolument exceptionnelle !

Auteur: Calixthe Beyala