Ahmadou Ahidjo est né le 24 août 1924 à Nassarao, près de Garoua (Cameroun français). Il est décédé le 30 novembre 1989 à Dakar (Sénégal) à l’âge de 65 ans. Premier président de la République du Cameroun, il dirigé son pays de 1960 à 1982. Il a présidé l'une des rares tentatives réussies d'unité supra territoriale africaine: le rapprochement de la moitié sud de l'ancien Cameroun britannique avec le plus grand Cameroun francophone.
Ahidjo était le père de quatre enfants (son fils ainé Mohamadou Badjika Ahidjo, Babette, Aïssatou et Aminatou) issus d’une première union avec son épouse Adda Garoua et d’une seconde avec Germaine Ahidjo qu’il épousa le 17 Mai 1957.
Musulman du nord du Cameroun a été opérateur radio dans l'administration coloniale française de 1941/42 à 1953. Il a été élu à l'assemblée territoriale du Cameroun en 1947 et réélu en 1952 et 1956. Ahidjo a démarré sa carrière politique en France (1953-1956) en tant que membre camerounais de l'Assemblée de l'Union française.
Dans le premier gouvernement camerounais (1957), il était vice-premier ministre et ministre de l'intérieur; lorsque le premier ministre tomba au début de 1958, il forma son propre parti, l'Union camerounaise, et devint le nouveau premier ministre.
Depuis 1956, l'Union des populations du Cameroun, plus radicale et nationaliste, qui prônait l'indépendance immédiate du Cameroun, avait pris les armes contre l'administration française. Ahidjo a utilisé les troupes françaises pour abattre les rebelles, mais il a également offert l'amnistie à ceux qui se rendaient. Les flambées de violence sporadiques ont hanté Ahidjo pendant des années.
Son programme initial comprenait une autonomie interne immédiate, un calendrier précis pour l'indépendance totale, la réunification du Cameroun. Il a obtenu l’indépendance de son pays en 1960 et la réunification en 1961, à la suite d'un plébiscite. Aux élections tenues peu après l'indépendance, Ahidjo n'a gagné qu'avec une petite majorité mais, il a réussi à construire un pays stable et relativement prospère.
Après avoir été élu cinq fois consécutives à la tête du Cameroun (dans ce qui est devenu un État à parti unique), il a démissionné le 6 novembre 1982, affirmant qu'il souffrait d'épuisement. Il a été remplacé par un chrétien du sud, Paul Biya. Dans son dernier discours à la nation Ahidjo avait également appelé à la mobilisation de tous les Camerounais derrière son successeur. Il avait convié le camerounais vivant au pays et à l’étranger à lui témoigner leur soutien : «J’invite toutes les Camerounaises et tous les Camerounais à accorder, sans réserve, leur confiance et à apporter leur concours à mon successeur constitutionnel M. Paul Biya. Il mérite la confiance de tous, à l’intérieur et à l’extérieur. Je vous exhorte à demeurer un peuple uni, patriote, travailleur, digne et respecté. Je prie Dieu Tout-puissant afin qu’il continue à assurer au peuple camerounais la protection et l’aide nécessaires à son développement dans la paix, l’unité et la justice», avait-il déclaré, rapporte Actu Cameroun.
Après 1983, Ahidjo a vécu en exil et, en 1984, il a été condamné à mort par contumace au Cameroun pour complicité dans un complot contre Biya, un complot auquel il a toujours nié avoir participé le 6 avril 1984. Il n'est jamais retourné au Cameroun, partageant son temps entre ses résidences au Sénégal et dans le sud de la France. Après sa mort survenue le jeudi 30 novembre 1989 suite à une crise cardiaque à son domicile dakarois, il fut inhumé au Cimetière Musulman de Yoff (Dakar, Sénégal). 30ans plus tard, des questions se posent toujours sur le retour de sa dépouille dans son pays natal conformément à sa dernière volonté.