Chers travailleuses et travailleurs du Cameroun, mes chers Compatriotes,
Vous allez célébrer, dans quelques heures, la 130ème édition de la journée internationale du Travail. Elle est placée cette année sous le thème «Responsabilité Sociale des entreprises et des syndicats pour le travail décent». Le terme «travail décent» était déjà présent dans le thème de l’année dernière. Mais au cours de l'année écoulée aucun signal positif n’a été donné pour l’amélioration des politiques du travail décent.
Le Cameroun étant signataire de la convention internationale pour la protection des droits de l’homme, le droit de travailler pour tout camerounais fait partie des droits de l’homme. Malheureusement, trouver et garder un emploi aujourd’hui au Cameroun, relève pour certains, de l’extraordinaire, pour d’autres de la chance, et pour bien d’autres encore, d’un coup de pouce donné par une connaissance, la corruption ayant gangréné les différents processus de recrutements.
Il est de la responsabilité première du gouvernement de notre pays de mener des politiques imaginatives, cohérentes et engagées pour lutter contre le chômage chronique des forces vives de la nation, en particulier celui des jeunes, mais aussi d'amener les entreprises et toutes les parties prenantes, dont les syndicats, à prendre conscience de leur propre responsabilité en matière d’offres d’emplois durables et de défense des intérêts des travailleurs.
Le développement durable et la responsabilité sociétale des entreprises sont aujourd’hui au cœur des préoccupations à l’échelle mondiale. Le développement durable est un développement qui permet aux entreprises de satisfaire leurs besoins présents, sans toutefois compromettre la satisfaction des besoins des générations futures, car nous sommes responsables aujourd'hui de ce qu'il leur arrivera demain. La responsabilité sociétale des entreprises est quant à elle, la prise en compte par chaque entreprise de l’impact de ses activités sur son environnement interne et externe.
Le Cameroun ne peut rester en marge de ces préoccupations. Concrètement, le développement durable exige, dans le domaine des forêts par exemple, que pour chaque arbre coupé par une entreprise, nationale ou étrangère, celle-ci ou l'organisme public en charge de la gestion du secteur forestier replante au moins un autre arbre. Sur le plan social, les entreprises doivent garantir à leurs employés des meilleures conditions de travail, impliquant des salaires acceptables et l'équité salariale, le respect de la dignité des travailleurs, le développement d’un climat de travail propice à la créativité, la promotion de l’égalité hommes-femmes dans l'emploi, la santé et la sécurité au travail.
Le MRC est conscient que dans le contexte d'une économie globalisée, où les entreprises camerounaises, jeunes et de petites tailles, doivent faire face à une rude concurrence avec de faibles ressources, leurs marges de manœuvre sont limitées. Mais tous les efforts doivent être faits afin que les employés, se sentant à l'aise dans leur entreprise, contribuent de façon optimale au développement de celle-ci. Faut-il rappeler que sans les travailleurs, il n'y a pas d'entreprise viable. C'est pourquoi une attention particulière à leurs préoccupations est nécessaire.
Par ailleurs, toute entreprise citoyenne doit, de nos jours, être préoccupée par le souci de respecter et de protéger l'environnement, en particulier contre différentes formes de pollution. La bonne gouvernance exige, entre autres, l’implication des membres des conseils d’administration et des représentants des employés dans la marche de l'entreprise. Sur ces deux sujets, nos emprises ont certainement des efforts à faire. Mais il y a va de leurs intérêts, car si la pollution découlant par exemple du non traitement des déchets industriels peuvent rapporter quelque profit aux entreprises polluantes à court terme, à moyen et à long terme elle constitue un fardeau pour lesdites entreprises autant que pour la collectivité nationale, notamment pour les problèmes de santé publique qu'elle génère. Pareillement, une mal gouvernance de l'entreprise caractérisée par l'opacité et une gestion familiale ne permet pas à toutes les parties prenantes d'apprécier et d'accepter les justes efforts qu'elles doivent fournir pour le progrès de l'entreprise, ou pour la sauver en cas de difficulté.