D’après le maire, la situation sera réglée dans les plus brefs délais.
« Tout est déjà Ok. Mercredi, les gars seront libérés. » Ernest Edimo, maire de la commune de Douala 6e, joint au téléphone ce lundi 1er juin 2015, répète cette promesse plusieurs fois.
Alors, la situation d’arriérés de salaire dont souffrent les employés municipaux de Manoka depuis quelques mois va-t-elle enfin connaitre un heureux épilogue ? Réponse demain. Et Martin Nkega, le délégué du personnel, confirme les propos du maire.
En attendant, les agents de cette commune d’arrondissement de Douala (Cad) continuent de se rendre au boulot avec plus ou moins d’entrain, mais certains se disent déjà financièrement asphyxiés. L’un d’eux, ayant requis l’anonymat, affirme d’ailleurs que leur dernier mois payé est novembre 2014, avec un salaire versé en début du mois suivant comme cela se passe d’habitude.
Information erronée selon Martin Nkega : « Le dernier mois était celui de décembre. On est entrés dans le nouvel exercice sans aucun arriéré de salaire. » Quant au 5e mois de 2015, mai, on ne peut pas déjà le considérer comme un arriéré.
Le délégué du personnel précise que si l’affaire n’a pas fait grand bruit, « c’est parce que nous connaissons la situation. Chaque fois qu’il (le maire, ndlr) engage une démarche, il nous donne le compte-rendu. » Par situation, il faut entendre à demi-mots les difficultés de la commune.
Ernest Edimo en parle d’ailleurs : « La commune de Manoka n’a pas de recettes. Les recettes qu’on pouvait avoir c’est des bateaux de pêche qui stationnent. Mais personne ne reverse dans les caisses de la commune parce qu’on nous dit qu’on a la Dgf (Dotation générale de fonctionnement attribuée par l’Etat et passant par la Communauté urbaine de Douala).
Or toutes les communes de ville ont cette Dgf et elles ont les impôts des grandes sociétés. Les pêcheurs nous payent quoi ? On ne peut même pas avoir 20 millions F par an. On recevait au moins 20-22 millions F, mais on a réduit les impôts de 50%. »
Des dires que ne partage pas un employé, qui estime : « Les recettes que la mairie fait en un mois sont largement capables de payer le personnel et de couvrir d’autres charges ». Et il cite sur un ton ironique les raisons qui leur ont été servies pour justifier le manque de rémunération : « D’abord, on avait trop de dettes auprès des fournisseurs, il fallait les payer. En second lieu, c’est que les Dgf n’étaient pas reversées. Et dernièrement, on nous a dit que la Dgf n’était pas encaissée. »
L’autorité administrative locale de l’arrondissement de Douala 6e, saisie de la situation, a à son tour informé la tutelle de la Cad, qui est la préfecture du Wouri.