Ils n’ont pas attendus que se prononce le président du Sénat pour déserter les lieux. Ce qui aura fait l’objet des commentaires et analyses entre les hommes médias et autres curieux de cet évènement.« Le Cameroun se fera avec l’Ouest ou ne se fera pas ». Cette phrase choc qui porte la signature de Paul Biya en 1992 au cours d’un meeting politique à Bafoussam a été fortement rappelée par les orateurs de ce Samedi 20 Février 2016.
Les fins limiers du parti des flammes ardentes, originaires de la région de l’Ouest se sont enfin retrouver, après une longue période de suspens, pour se prêter au jeu politique du rassemblement démocratique du peuple camerounais, notamment, l’Appel à candidature du président Paul Biya pour la prochaine élection présidentielle, devenu dans l’air du temps, un sujet d’intérêt national au Cameroun. Effectivement, il fallait s’attendre à ce que l’Ouest fasse autrement. Cette région qui compte les figures emblématiques du régime Biya au pouvoir depuis 1982 et qui semble tout mettre en œuvre pour obtenir contre vents et marrées un nouveau mandat, à 83ans. Au cours de la rencontre de Bafoussam qui a certes vu une mobilisation singulière des militants venus de tous les huit départements de la région, des allocations se sont succéder. Sa majesté Ibrahim Mbombo Njoya, roi des Bamoun, en sa qualité de chef de la délégation permanente du comité central du Rdpc qui était à sa première sortie officielle après sa nomination à ce poste de responsabilité, a tenu à remercier le président du Sénat Niat Njifenji pour avoir pris l’initiative d’organiser ce meeting. Mais dans le fond, c’était sans doute une façon pour lui d’attirer l’attention sur sa parfaite collaboration avec Niat, puisque la convocation du meeting par le président du Sénat et non par le Sultan en sa qualité de patron du parti à l’Ouest avait fait l’objet de beaucoup d’interprétations. Et au finish, c’est à Foumban le temps d’un séjour que les deux figures de proue se sont entretenues pour préparer le meeting
Le fantôme de Madame Foning
En présence de Jean Nkueté, secrétaire général du parti complètement effacé tout au long de cette rencontre, le Sultan va faire des déclarations fortes. Il s’est intéressé d’emblée aux actes jugés belliqueux de leurs adversaires politiques, qu’il reconnait d’ailleurs d’être dans leur droit légitime, étant donné qu’en démocratie, tout parti politique vise le pouvoir central. « Ceux-ci ne nous feront jamais de cadeau demain et nous de même », déclare le Sultan. Cependant, le chef de la délégation du Rdpc de l’Ouest (Qui estime qu’il ne faut pas confondre longévité d’une personne au pouvoir et confiscation du pouvoir) trouve un intérêt particulier pour le parti d’organiser cette année même, un congrès national pour dit-il « trouver des solutions permanentes et durables aux problèmes de l’heure au Cameroun ». Mais tout ceci c’est pour préparer une élection présidentielle anticipée au Cameroun cette année, puisque les caciques du Rdpc n’en font plus mystère. Le discours qui aurait semblé de plus en plus ennuyeux était sans doute celui du président du Sénat.
Marcel Niat Njifenji (apparemment fatigué et torpillé par le poids de l’âge) se serait laissé dominer par la fatigue. Cela s’est ressenti à travers son discours plein d’hésitations. Des militants fatigués eux-aussi, après avoir été soumis à une épreuve inhabituelle à Bafoussam, n’ont pas pour la plupart attendu la fin du discours du président du Sénat, encore moins la lecture de la motion de soutien pour tourner le dos et regagner leurs domiciles. Pour la petite information, il y avait comme un mystère autour du programme de cette cérémonie. Les militants arrivés depuis dix heures et soumis à la difficile
épreuve de fouille à l’entrée de la place de fête fortement sécurisée ont dû attendre jusqu’à 17h pour pouvoir bouger. Même sans le dire, le vide de madame Foning se fait ressentir. Elle qui avait souvent donné de la voix au cours de telles rencontres pour chanter les louanges du Rdpc et de son président national. Mais cette fois, Emmanuel Nganou Njoumessi, tout un ministre des travaux publics n’avait pas d’autre choix que de Scander « Paul Biya, Paul Biya…Notre président ». C’est aussi ça la réalité au Rdpc où les hauts commis de l’Etat, intellectuels chevronnés pour la plupart se faisant passer pour des « créatures » de Paul Biya sont prêts à tout pour sauver leur « Tapioca »