Ils ont écrit à «leur frère», préfet du Ndé, pour le soutenir et le rassurer quant aux menaces que ferait planer sur lui le ministre Ketcha Courtès. Une forte odeur de manipulation.
«C’est avec une vive consternation doublée d’un sentiment d’incompréhension que nous avons pris connaissance, à travers les réseaux sociaux et dans la presse, de la correspondance qui vous a été adressée par Madame le ministre de l’habitat et du développement urbain en sa qualité de la présidente de la section Rdpc Ndé Nord, en date du 8 novembre 2021», écrit un collectif de quatre chefs supérieur Mbo.
Ils précisent que « dans ladite correspondance, elle vous accusent entre autres* et de façon ostentatoire d’être l’instigateur de la mort du Rdpc dans sa circonscription politique, d’indolence dans l’exercice de vos fonctions pour lesquelles le président de la République vous a pourtant régulièrement renouvelé sa très haute confiance ».
Ils rappellent dans cette correspondance que leur «peuple a beaucoup souffert de cette forme de lâcheté par le passé du fait de notre volonté d’accompagner nos dirigeants dans la mise en œuvre d’une véritable politique c-ide l’intégration nationale. Nous en avons payé le prix fort: assassinats et expropriations de nos populations de leurs terres, récupérations politiques de nos luttes et plus encore.» Et pour conclure: «nous tenons donc à vous rassurer que notre peuple n’acceptera plus toute attaque, conspirations, complots d’où qu’ils viennent visant à ternir ou à discréditer l’image et le travail d’un membre de notre communauté ou à nuire à nos intérêts».
Quatre chefs traditionnels « Sawa du Moungo et de la plaine des Mbo» ont apposé leurs signatures au bas de la lettre de soutien. Une cadre du Rdpc, originaire de l’arrondissement de Kekem, apporte de précieux détails dans ce que d’aucuns considèrent naïvement comme une simple et
innocente correspondance : « SM Pandong Frédéric (chef supérieur du Canton Mbo), SM Mbangue Ewané Jacques (chef supérieur Bare-Bakem), SM Eboa Etouke (chef supérieur Mouamenam). Soit quatre chefs seulement sur la trentaine que compte le Moungo. Deux constats se dégagent de cette fameuse lettre initiée à la hâte par un cadre à la Présidence de la République, et originaire de l’arrondissement de Manjo, précisément du canton Manehas. Parmi les quatre chefs, deux signataires sont de cet arrondissement, à savoir les chefs Manehas et Mouamenam)» Et il précise: «En effet, la lettre parie des chefs Sawa du Moungo et de la plaine des Mbos: Or, le préfet Ewango Budu n’est ni originaire du Moungo; ni de la plaine des Mbos, mais du village Bamengui, arrondissement de Kekem, département du Haut Nkam, région de l’Ouest.
Autre remarque, « aucun chef de la plaine des Mbos n’a signé cette lettre. Idem pour les chefs de l’arrondissement de Kékem, y compris le chef de son propre village (Bamengui) pourtant géré par son oncle. Selon une source introduite, « la signature du chef du canton Mbo semble avoir été recueillie à la dernière minute aux forceps comme l’attestent sa position excentrée sur le document et surtout l’absence de cachet, contrairement aux armoiries de ses pairs. Les motifs invoqués par les chefs signataires n’ont rien à voir avec les accusations portées contre le préfet par dame Courtes. Bien au contraire, ceux-ci ont versé dans un tribalisme haineux, condamnables par les lois et règlements de la République parce que contraires à la politique du vivre. Il y a donc dans cette correspondance une forte odeur de manipulation pour créer la confusion ».
Le fils en danger qu’ils veulent protéger contre les attaques du reste maladroites du ministre de l’habitat et du développement urbain, est le préfet du département du Ndé, Ernest Ewango Butu. Cet administrateur civil principal qui s’était déjà distingué par sa très forte implication dans les affaires du Rdpc à la mairie de Bangangté il y a quelques mois. Et dans ses actes quotidiens, il est incapable de prendre ses distances avec les activités politiques du Rassemblement démocratique du peuple camerounais, le Rdpc au pouvoir.
Une lettre d’une tonalité aussi tribaliste renvoie certainement une mauvaise image des soutiens d’un administrateur civil qui rêve de devenir au moins gouverneur de région un jour dans sa carrière.