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Conflit dans le Ndé : batailles entre les chefs du Moungo

Une cinquantaine de chefs traditionnels et d’élites du Moungo ont écrit à Celestine Ketcha

Mer., 15 Déc. 2021 Source: La Nouvelle Expression

Dans le conflit qui oppose le préfet du Ndé au ministre Ketcha Courtes, une importante colonie de chefs traditionnels et d’élites vient de s’aligner derrière la fille du Ndé qui a grandi dans le Moungo.

Dans une lettre intitulée «soutien indéfectible», une cinquantaine de chefs traditionnels et d’élites du Moungo ont écrit à Celestine Ketcha Courtes, ministre de l’habitat et du développement urbain. «Nous, élites et Forces vives du Moungo venons par la présente correspondance auprès de votre haute bienveillance vous apporter notre soutien indéfectible en ce moment où la ville de Nkongsamba en particulier a encore plus besoin de vous. En effet, suite à votre nomination au prestigieux poste de Ministre de l’Habitat et du Développement Urbain, Nkongsamba n’a de cesse eu à bénéficier à l’instar de bien d’autres villes du Cameroun de votre attention particulière.

Jadis 3eme ville du Cameroun, Nkongsamba aujourd’hui ne se retrouvait même plus, y compris sur le plan infrastructure!, parmi les dix premières villes. Mais grâce à votre implication personnelle et surtout à votre amour sans cesse déclaré pour Nkongsamba, cette ville mythique sort peu à peu de sa léthargie (…).

Fort de tout ce qui précède, prière de ne ,pas prêter une oreille attentive aux sirènes du repli identitaire assorti de relent tribaliste mais de toujours considérer Nkongsamba comme le creuset de l’intégration Nationale et du Vivre Ensemble si chers à vous-même et surtout au Président de la République (…). Nous saisissons cette opportunité pour vous prier de bien vouloir transmettre au Chef de l’État S. Monsieur Paul Biya notre indéfectible attachement».

Cette correspondance fait suite à une première que quatre chefs traditionnels du Moungo ont adressée au préfet du département du Ndé il y a quelques semaines. Dans cette lettre, les quatre chefs supérieurs Mbo à savoir SM Pandong Frédéric du (chef supérieur du Canton Mbo), SM Mbangue Ewane Jacques (chef supérieur Bare-Bakem), SM Eboa Etouke (chef supérieur Mouamenam), relevaient que «c’est avec une vive consternation doublée d’un sentiment d’incompréhension que nous avons pris connaissance, à travers les réseaux sociaux et dans la presse, de la correspondance qui vous a été adressée par Madame le ministre de l’habitat et du développement urbain en sa qualité de la présidente de la section Rdpc Nde Nord, en date du 8 novembre 2021».

Ils précisent que «dans ladite correspondance, elle vous accusent entre autres et de façon ostentatoire d’être l’instigateur de la mort du Rdpc dans sa circonscription politique, d’indolence dans l’exercice de vos fonctions pour lesquelles le président de la République vous a pourtant régulièrement renouvelé sa très haute confiance».

Ils rappelaient aussi que leur «peuple a beaucoup souffert de cette forme de lâcheté par le passé, du fait de notre volonté d’accompagner nos dirigeants dans la mise en œuvre d’une véritable politique de l’intégration nationale. Nous en avons payé le prix fort: assassinats et expropriations de nos populations de leurs terres, récupérations politiques de nos luttes et plus encore.»

Et pour conclure: «nous tenons donc à vous rassurer que notre peuple n’acceptera plus toute attaque, conspirations, complots d’où qu’ils viennent visant à ternir ou à discréditer l’image et le travail d’un membre de notre communauté ou à nuire à nos intérêts», concluent les quatre chefs traditionnels «Sawa du Moungo et de la plaine des Mbo».

Une cadre du Rdpc, originaire de l’arrondissement de Kekem, apporte de précieux détails dans ce que d’aucuns considèrent naïvement comme une simple et innocente correspondance: «En effet, § lettre parle des chefs Sawa du Moungo et de la plaine des Mbos. Or, le préfet Ewango Budu n’est ni originaire du Moungo, ni de la plaine des Mbos, mais du village Bamengui, arrondisse. >r?nt de Kekem, département du Haut Nkam, région de l’Ouest. Autre remarque, «aucun chef de la plaine des Mbos n’a signé cette lettre.

Idem pour les chefs de l’arrondissement de Kékem, y compris le chef de son propre village (Bamengui) pourtant géré par son oncle.

Selon une source introduite, «la signature du chef du canton Mbo semble avoir été recueillie à la dernière minute aux forceps comme l’attestent sa position excentrée sur le document et surtout l’absence de cachet, contrairement aux armoiries de ses pairs. Les-motifs invoqués par les chefs signataires n’ont rien à voir avec les accusations portées contre le préfet par dame Courtes. Bien au contraire, ceux-ci ont versé dans un tribalisme haineux, condamnables par les lois et règlements de la République parce que contraires à la politique du vivre ensemble. Il y a donc dans cette correspondance une forte odeur de manipulation pour créer la confusion».

Cette deuxième correspondance sonne comme la réponse du berger à la bergère. Ce groupe de chefs traditionnels et d’élites, plus représentatif que les quatre signataires de la première lettre, les prend à contrepied, en apportant leur soutien au minhdu, en reconnaissance à tous les projets de voirie mis en œuvre dans cette ville cosmopolite, et par ailleurs laboratoire du vivre ensemble au Cameroun». Une bataille qui cache bien des dessous.

Source: La Nouvelle Expression