Conseil régional de l’Ouest : Le groupe des conseillers de l’Udc arrache son droit de cité

Le groupe des Conseillers de l'UDC au conseil régional de l'Ouest

Thu, 29 Sep 2022 Source: www.camerounweb.com

La demande itérative de l’Union démocratique du Cameroun (Udc) de s’asseoir au sein de l’instance délibérante de manière distincte comme il en va des usages politiques, a connu un dénouement heureux ce 28 septembre 2022 au bout de moult péripéties.

C’est fait ! Le groupe des conseillers de l’Udc aura désormais une place assise bien distincte au sein de l’hémicycle régional de l’Ouest. Le chemin a été long, difficile et pénible comme on le reconnaît avec un sourire forcé ou amer dans les rangs du parti à la houe. Cette affaire, reconnaît un élu de l’Udc, ressemble à tout point de vue à la bataille menée par le garçon noir dans les rues de Memphis aux Etats-Unis pour y avoir son droit de cité comme écrit dans le roman « Black Boy » de Richard Wright. Il faut sur ce coup avouer que le parti que dirige Patricia Ndam Njoya aura expérimenté des vertes et des pas mûres après la session de plein droit de décembre 2020. Alors que l’institution est formée des conseillers des deux partis politiques Udc (17) et Rdpc (53), le parti présidentiel va à la surprise générale, rafler tous les postes du bureau du Conseil, violant ainsi les usages en la matière au Cameroun. Après ce hold-up sur tous les postes au sein de l’exécutif, l’Udc va réagir en signifiant clairement qu’elle ne participera à aucun vote tant que le poste de vice-président qui lui revient de droit ne sera pas acté. Le deuxième point d’achoppement avec l’exécutif du Conseil, naît de son fonctionnement. Jusqu’à ce jour on apprend que le Conseil ne dispose pas d’un règlement intérieur. On a, comme on l’affirme dans les rangs de l’Udc, l’impression que « le Conseil est pris en otage soit par le Rdpc, le Minddevel ou le gouverneur ». Pour illustrer l’antagonisme de fonctionnement ou d’aménagement qui est insoluble depuis le début de l’année dernière, les conseillers régionaux sont installés en salle, non en fonction de leur coloration politique comme il en va dans les autres institutions délibérantes, mais par ordre alphabétique. Le groupe des 17 conseillers Udc se trouve dans une telle configuration, éparpillés au sein des 53 conseillers du Rdpc. Pourtant, au sein du même conseil, les 20 conseillers issus des rangs du Commandement traditionnel sont installés de manière distincte. Il en a été ainsi, sans qu’on ait eu besoin, apprend-on, de recourir à quelque vote que ce soit. Pour protester contre cet éparpillement manifeste de ses élus, l’Udc était par exemple au cours de la session dernière, installée en retrait, en groupe. Cela a poussé le Bureau du Conseil à travers son président Jules Hilaire Focka Focka, comme il l’a d’ailleurs promis les trois dernières sessions, que tout va renter dans l’ordre. Faut-il le rappeler, les élus Du département du Noun confient que le secrétariat du Conseil refuse systématiquement aux conseillers de l’Udc de changer quoi que ce soit dans la disposition des chaises, disposées pour mieux les éparpiller dans la salle du conseil.

Le 28 septembre 2022 de la rupture

Excédés ce 28 septembre par la continuité de cette politique de dilution de l’Udc au sein de Rdpc lors des assises du Conseil, le parti dirigé par Patricia Ndam Njoya a mis les pieds dans les plats. A l’ouverture des travaux, les délégués de l’Udc ont décidé de rester debout pour marquer leur désapprobation. A son arrivée, le gouverneur va, surpris de voir les délégués de l’Udc debout, avoir des conciliabules avec Hilaire Focka Focka et Patricia Tomaïno Ndam Njoya. Au cours de ces échanges, il est dit que le président de l’institution aurait affirmé à Augustine Fonka qu’on ne peut rien y faire parce que la session a déjà commencé et aurait par la suite accepté d’inscrire la question à l’ordre du jour du Conseil. C’est à partir de là que la confusion va s’emparer de la salle. Il est désormais question de voter pour décider si le groupe des conseillers de l’Udc doit s’asseoir regroupé comme il l’a toujours demandé ou s’il faut le laisser dans l’état de dispersion. Même dans les rangs du Rdpc, confient des sources concordantes, il y a eu des conseillers qui ont donné raison à l’Udc. Ces derniers estiment que le groupe de l’Udc n’est pas différent du commandement traditionnel qui pour mieux s’affirmer, a décidé de se mettre ensemble sans que pour autant on passe par vote. Aussi, ces derniers ont aussi pesé de leur poids pour que le Conseil laisse la pleine liberté au groupe des conseillers de l’Udc de s’installer en toute liberté. Au bout de moult tractations, il est décidé que désormais, au sein du Conseil, le groupe des conseillers du parti de l’opposition doit s’installer en bloc et non éparpillé. Que d’énergie dépensée et de salive coulée pour autoriser ce qui est si normal et logique ! Dans les rangs de l’Udc dont nous avons eu des membres au téléphone dans la soirée de 28 septembre, on tient mordicus à indiquer que la participation à tout vote n’est pas à l’ordre du jour jusqu’à ce que les postes qui reviennent à l’Udc au sein du Bureau lui soient restitués. Bien plus encore, on s’interroge ici comment il se fait que le Noun qui comptabilise plus de la moitié de la superficie de la région de l’Ouest, reçoive le même traitement financier de la part du Conseil que le Koung-Khi par exemple. La question de l’affirmation du Noun comme une région est plus que jamais mise sur la table, avancent les conseillers udécistes.

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