Des Camerounais appellent Boko Haram à l’aide!

Bokocameroun Le budget du ministère de la Défense est passé de 305 à 420 millions de dollars

Thu, 26 Oct 2017 Source: cameroon-info.net

Ce nouveau rapport d’International Crisis Group (ICG) est publié au lendemain de la suspension des activités de l’Institution au Cameroun par le Gouvernement.

Malgré la suspension de ses activités sur le territoire camerounais, l’Organisation Non-Gouvernementale (ONG) belge, ICG, continue d’envoyer des flèches en direction du Cameroun. Dans son dernier rapport publié hier mercredi 25 octobre 2017, ICG relève que certains dans le Mayo Sava auraient sollicité l’aide de la secte terroriste Boko Haram pour déloger Paul Biya du pouvoir.

« Certains dans le Mayo Sava auraient d’ailleurs déclaré qu’il faudrait que «?Boko Haram vienne les délivrer du Kâfir (mécréant) qui est à Etoudi (la Présidence de la République du Cameroun)?», souligne le rapport tout en indiquant que la secte s’efforçait dès le début de ses exactions à ne pas attaquer des musulmans.

L’organisation accuse également le Cameroun de ne pas assez communiquer sur cette guerre qu’il mène depuis mai 2014 contre la secte nigériane. « L’Etat camerounais ne communique pas sur les fonds alloués à la guerre contre Boko Haram. Cependant, les budgets du ministère de la Défense et de la délégation à la Sureté nationale sont respectivement passés de 305 à 420 millions de dollars et de 130 à 145 millions de dollars. Ainsi sur les quatre années de conflit, les dépenses sécuritaires budgétisées ont augmenté de plus de 500 millions de dollars », annonce ICG.

Ce rapport intitulé « Extrême-Nord du Cameroun : le casse-tête de la reconstruction en période de conflit » relève que la lutte contre la secte Boko Haram dans l’Extrême-Nord, « la région la plus pauvre du pays, a exacerbé la situation économique déjà précaire et bousculé les rôles socioéconomiques ». L’Organisation souligne que la guerre que le Cameroun mène contre Boko Haram depuis mai 2014, « n’a fait qu’empirer la situation économique déjà précaire des quatre millions d’habitants » de l’Extrême-Nord.

Malgré les difficultés économiques vécues dans l’Extrême-Nord, « les populations ont démontré une grande capacité d’adaptation et de résilience qui offre au gouvernement camerounais et aux partenaires internationaux la possibilité de mettre en place des politiques de développement intégrant la diversité et la fluidité des traditions économiques de cette région frontalière entre le Nigéria et le Tchad ».

Le rapport souligne que les camerounais avaient fait un coup de cœur de 2 milliards CFA pour venir en aide des 22 000 déplacés de l’Extrême-Nord. « Mais ces mécanismes de solidarité ont rapidement montré leur limite : en effet, les populations aidantes sont à bout de souffle et deviennent aussi vulnérables que les populations déplacées », regrette l’ONG.

Elle trouve que « le gouvernement a privilégié la réponse sécuritaire et peu de mesures concrètes ont été prises pour la relance économique » dans la région de l’Extrême-Nord.

ICG indique que le plan d’urgence pour le développement de la partie septentrionale annoncé en juin 2014 est doté de « seulement » 78,8 milliards de francs CFA et est « très inférieur aux besoins de développement de la zone, évalués à au moins 1?600 milliards de francs CFA (2,86 milliards de dollars) par l’élite nordiste ».

Source: cameroon-info.net