Nouvelle tragédie à Dschang. Le calme qui régnait dans cette ville de la région de l’Ouest depuis le début de l’année 2016 après une année 2015 pleine d’histoires rocambolesques ayant défrayé la chronique partout au Cameroun, vient de s’estomper. En effet, au petit matin du lundi 7 mars dernier, le nommé Valery Bertin Kenzi a été retrouvé pendu au bout d’une corde au quartier Tchoualé, dans son domicile situé non loin du lieu-dit « Escalier 90 ». D’après les témoignages de sa concubine, Bertin, un mototaximan âgé de 35 ans, s’est montré particulièrement furieux au retour de son boulot la veille.
Une brève dispute entre les deux, lui servira de prétexte pour se déchainer sur celle-ci. Après l’avoir copieusement bastonné, il lui intime de faire hic et nunc ses bagages pour rentrer chez ses parents. Mais les supplications et autres tentatives de la femme visant à ramener son conjoint à la raison, vont plutôt l’irriter davantage. Même la médiation des voisins n’y fera rien. Sous les menaces de Bertin, sa conjointe va finalement se réfugier furtivement dans les toilettes où elle sera emportée par un sommeil profond. C’est autour de 4 heures, raconte-t-elle, qu’elle sursaute et constate que luit d’un coin de la maison, une lumière produite par une lampe torche. Lorsqu’elle se rapproche, stupeur totale : elle constate que le père de ses trois enfants est accroché et inerte au bout d’une corde, la langue pendante. Illico presto, elle alerte le voisinage par des cris stridents.
La vie m’a dépassé…
Bertin s’est soustrait du monde des vivants en prenant le soin de laisser une lettre de cinq pages à travers laquelle, il explique les raisons de sa mort afin dit-il, de vouloir éviter les polémiques qui surviendraient après. En fait, dans cette lettre portant la date du 7 mars 2016, il indique d’emblée que son geste ne doit être pas associé aux exigences d’une quelconque secte. Ensuite, il dit en avoir marre de la vie, parce qu’il a trop souffert, sans bénéficier du soutien de quiconque. Avant de prier sa conjointe d’aller laisser ses enfants chez ses parents, il fait un peu de philosophie; indiquant qu’il y a plusieurs types de morts : des morts par assassinat, par accident, par maladie et par suicide… C’est ce dernier type de mort qu’il dit avoir choisi.
Des sources dans la famille de Bertin, renseignent également qu’avant de se donner la mort, il a passé un coup de fil à sa génitrice habitant le groupement Fondonnera dans l’arrondissement de Santchou, pour lui faire part de ce qu’ils ne se verront plus jamais. C’est certainement après cet adieu, qu’il se serait passé la corde au cou.