C’est la teneur d’un communiqué radiodiffusé sur les ondes de la station Crtv Extrême-Nord depuis le 07 mars dernier.
Un communiqué radio du préfet du Mayo-Tsanaga (Extrême-Nord) signé du 07 mars 2018 appelle d’urgence les enseignants absents de leurs postes de travail dans son unité administrative depuis des mois, voire des années, à le rejoindre sans délais, faute de quoi ils seront placés en position d’absence irrégulière.
Jean Daniel Djouboina, qui dresse une liste complète de ces absentéistesassortie de leurs numéros matricules, précise les dates de leur affectation à ces différents postes. Les années d’absence varient entre septembre 2010 et septembre 2018.
Le décompte fait état de 17 enseignants absents de leurs postes dans l’arrondissement de Mokolo. Les arrondissements de Koza et de Bourha enregistrent respectivement 13 et 12 absentéistes. Soulédé-Roua et Hina comptabilisent chacun six enseignants qui manquent à l’appel. A Mogodé et dans le Mayo-Moskota, cinq manquent à l’appel dans chacun des arrondissements.
Deux personnels d’écoles d’application et un à la délégation départementale de l’Education de base du Mayo-Tsanaga font également partie de la liste.
L’absence d’enseignants à leurs postes amène les chefs d’établissement à tenir plusieurs salles de classe à la fois. D’où les effectifs pléthoriques qui altèrent la qualité des enseignements. Situation qui se répercute sur les résultats scolaires. Il convient de le relever, la région de l’Extrême-Nord est une zone d’éducation prioritaire (Zep) où des infrastructures scolaires et des enseignants ont été pourvus dans le cadre du plan d’urgence scolaire.
Mais, en raison de son enclavement et de la guerre contre Boko Haram qui s’y déroule, de nombreux enseignants du primaire comme du secondaire rechignent à rejoindre leurs postes d’affectation.
D’année en année, la situation va grandissante. Sur les sept arrondissements que compte le département du Mayo-Tsanaga, le plus peuplé de la région, deux seulement sont concernés par la guerre contre Boko Haram, notamment Mokolo et le Mayo-Moskota, où quelques villages frontaliers d’avec le Nigeria sont fréquemment attaqués par la secte terroriste.
Ce qui a d’ailleurs conduit à la fermeture de plusieurs écoles et la remobilisation des enseignants et des élèves vers d’autres établissements scolaires plus sécurisées dans l’hinterland.