C’est la mesure répressive contre les meneurs de la grève d’il y a une semaine.
La prison de Tcholliré 2 dans la Mayo-Rey, région du Nord, compte de nouveaux pensionnaires. L’Œil du Sahel du 21 mars fait savoir que « dans la nuit du 15 au 16 mars 2016, 76 pensionnaires de la prison centrale de Garoua, considérés comme les meneurs de la mutinerie du 13 mars dernier, ont été transférés à Tcholliré 2, sous bonne escorte. Au même moment, 46 autres prenaient la direction de la prison centrale de Guider ».
Parmi les détenus transférés à Tcholliré, il y a le nommé Ndoumga Benjamin. En janvier 2016 il avait adressé une lettre au président de la République pour dénoncer les mauvaises conditions de détention des pensionnaires de la prison centrale de Garoua. Il fustigeait aussi «la stigmatisation et la cupidité de certains magistrats du parquet d’instance de Garoua, «transformés en franctireur, défiant les institutions, narguant et foulant aux pieds leurs victimes».
Ce transfèrement a cependant causé des victimes collatérales. Le cas du jeune Mohamadou Awalou qui purgeait sa peine sans souci. A en croire une tante de ce dernier, «Il lui reste un an de prison. Il y a purgé sa peine sans problème, son dossier disciplinaire est propre.
Le jour de la mutinerie, nous nous sommes rassurés qu’il n’était pas parmi les délinquants. A notre grande surprise, c’est lui qui nous appelle au petit matin de mercredi par le canal d’un gardien de prison, pour nous dire qu’ils viennent d’arriver à Tcholliré 2. Awalou, qui a déjà passé 13 ans en prison, est atteint de troubles auditifs et ne voit plus bien ». Sa famille a déjà saisi un avocat afin qu’Awalour revienne à Garoua.
La prison de Tcholliré 2 est réputée par la rudesse des conditions de détention. C’est donc une véritable punition pour ces détenus.