Belle cité balnéaire, Kribi attire chaque année des centaines de touristes. Ce brassage entre Camerounais et étrangers ne porte pas que des fruits positifs. Il fait également d’elle, la ville la plus touchée par le sida dans la région. D’après les dernières statistiques, les 54 000 séropositifs recensés au Sud, vivent en majorité à Kribi.
Pour stopper la progression du sida et inviter les habitants à enfiler un préservatif une fois enfermés dans les hôtels qui peuplent la ville, le Centre international de référence Chantal Biya pour la recherche sur la prévention et la prise en charge du Vih/sida (CIRCB), s’y est rendu en fin de semaine dernière.
Comme à Mvangan dans la même région, il y a peu, la campagne de lutte contre les Ist-Vih/sida en milieu scolaire (vaccin social) y a été lancée. Le vaccin social est un ensemble de stratégies (distributions de livres, CD, émissions radio) mises sur pied par le CIRCB, pour permettre aux élèves et enseignants en particulier, et aux populations en général, de barrer la route au sida.
Ceci, en attendant l’avènement du vaccin biologique, en gestation dans ledit Centre. L’activité est menée par le CIRCB, en partenariat avec l’Unesco et les ministères des Postes télécommunication de l’Education de base. La cérémonie de lancement a été présidée à la place des fêtes de Kribi, par Thierry Kin-Nou Nana, secrétaire général des services du gouverneur, en présence de nombreuses personnalités, élites de la région et élèves du primaire et du secondaire.
Le Pr. Alexis Ndjolo, directeur du CIRCB a fait comprendre que les statistiques sont peut-être élevées pour l’instant, mais il est possible d’inverser la tendance si tout le monde s’implique. Même si 8,5% des personnes infectées sont des enfants et que près de 500 enseignants meurent chaque année des suites de cette affection, il n’est pas temps de jeter l’éponge. Le directeur invite les populations à se faire dépister le plus tôt possible, à mettre les enfants nés de mères séropositifs sous traitement et à bannir l’allaitement mixte.
S’il n’y a pas un réel changement de comportements, de nouvelles infections seront enregistrées, leur a-t-il promis. « Le combat que nous menons est un combat pour la survie des générations. Nous pouvons le gagner si vous vous impliquez tous », leur-a-t-il suggéré. C’est également ce qu’a fait Rose Jaji Mbah, coordonnatrice de la campagne. Elle a indiqué que le vaccin social est la réponse de la première dame, Chantal Biya à la lutte contre le sida.
Au vu des statistiques, il était nécessaire que le CIRCB donne les armes de lutte aux populations de Kribi et de toute la région, dont le taux de prévalence (7,2%) est au-dessus du taux national : 4,1 %. Et le centre multimédia inauguré, va contribuer à vulgariser les comportements responsables. Comme Jacques Mazo, délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Kribi, le secrétaire général des services du gouverneur a appelé les populations à adhérer à l’initiative du CIRCB.