Grande cité balnéaire d’Afrique : Kribi On y vient pour s’amuser, se détendre, mais aussi pour découvrir les mille et un visages d’un site unique en son genre dans un Cameroun multiple.
Kribi avec ses longues plages de sable clair, ses cocotiers et pirogues qui bordent au moins sur 150 kilomètres la côte atlantique du sud Cameroun n’est pas une cité balnéaire ordinaire.
Ce village de pêcheurs peut se targuer d’avoir su conserver une nature diversifiée encore protégée.
Même l’industrialisation du port et des environs ne semblent pas perturber ses caractéristiques uniques ! Fleuve, plage, forêt équatoriale, trois équilibres extrêmement surveillés par les les trois peuples de Kribi : les Batanga, les Mabi et les peuples autochtones Bagyeli.
C’est l’endroit par excellence où flâner au Cameroun dans le département de l’Océan, dont elle est le chef-lieu, à l’embouchure des rivières Kienké et Lobé – à tout juste 2 heures de Douala, la capitale vrombissante et 3 heures de route de Yaoundé, le centre politique.
Ici pas de sports nautiques à outrance, ou encore d’activités effrénées en tout genre, la pirogue est le moyen de transport par excellence, en fait tout se passe comme si le temps n’avait pas bougé, et il vaut mieux s’y faire !
Une identité préservée
La ville de Kribi compte de 40 000 à 50 000 habitants selon les estimations. Elle a toujours été active, mais a connu une longue période de crise, avant de devenir le centre d’attention des mégas projets des autorités.
On y retrouve une architecture datant de l’époque coloniale allemande, avec de nombreux bâtiments vétustes, des rues laissées à l’abandon, mais le tourisme a souvent réveillé la cité. Depuis les années 1980 et la construction l’axe routier Edea-Kribi, quelques hôtels et restaurants situés au bord de l’océan se disputent les faveurs des touristes de plus en plus nombreux.
Parmi lesquels, figurent d’abord des locaux, de nombreux Camerounais en ont fait leurs lieux de villégiature durant les congés ou même le week-end. Ensuite d’autres touristes venant de la sous-région proche comme le Gabon ou la Guinée équatoriale, les Européens et Américains aussi s’y bousculent.
Parmi les sites touristiques de la région on peut visiter : le village de pêcheurs de Londji, c’est la baie au nord de Kribi, composé de mangroves, le fleuve Lobé et ses chutes, les plages de Grand Batanga, le site écotouristique d’Ebodjé (où se situe la station de suivi des tortues marines), le parc national de Campo-Ma’an.
C’est sur tout ce territoire qu’on rencontre les nombreux Pygmées qui résident sur place, entre les forêts et la cité. À l’origine, Kribi était habitée par les populations pygmées, qui ont été repoussées plus loin des terres.
Aujourd’hui, la région vit du tourisme, du commerce du bois et du cacao d’Ebolowa.
La Lobé est un fleuve côtier qui prend sa source dans le massif du Ntem au centre du parc national de Campo Ma’an.
Ces chutes sont localisées à 8 kilomètres au sud de Kribi en direction de Campo. C’est un phénomène unique au monde que de voir une ligne des cascades qui s’étend sur près de 100 mètres de large et dégringole dans l’océan Atlantique. La Lobé traverse plusieurs communautés qui vivent en étroite relation avec l’eau, que ce soit le fleuve ou la mer.
De ce fait, il y a en amont, les Bulus et les Pygmées, en aval les Mabis qu’on trouve jusqu’au niveau du pont sur la Lobé, et enfin les Batangas qui sont à l’embouchure et sur la côte.
Les chutes de la Lobé représentent pour ces peuples un symbole fort de croyance, et sont généralement associées aux divers rites naturels et culturels que comptent ces peuples côtiers.
À titre d’exemple, les Pygmées, peuple originel de guérisseurs, plongent les malades dans l’eau des chutes lors des cérémonies de purification.
De même, les chutes de la Lobé sont une étape importante dans le rituel d’intronisation du chef des Batangas.
Il y séjourne pendant une durée déterminée et reçoit ainsi les bénédictions des esprits et des ancêtres.
Il est à noter également le phénomène du « jingou » ou « Mami Water » ou encore « mari/femme – esprit de l’eau ». C’est une représentation mystique de la toute-puissance des esprits de l’eau, qui, depuis de nombreux siècles, fait partie intégrante de la vie de chaque natif de toute cette zone côtière.
Sur le plan de la faune sous-marine, on trouve dans les eaux de la Lobé et uniquement dans ses affluents, une race d’écrevisses spécifiques, aussi bien par leur aspect que par le site des chutes de la Lobé, à bien des égards une valeur universelle exceptionnelle.
Un événement à vivre : le Mayi
C’est le festival culturel des peuples pygmées Batangas, il a lieu une fois dans l’année. Le Mayi (de l’anglais May) commémore le retour, le 9 mai 1916, des déplacés batangas, qui avaient été jetés manu militari à Moliko dans le sud-ouest de la région, pendant une bataille opposant les forces coloniales allemandes à un corps expéditionnaire franco-britannique.
C’était pour éviter les pertes humaines qu’elles l’ont été dans un premier temps. Le retour sur leur terre natale n’est intervenu qu’à la fin des hostilités.