C’est pour mieux comprendre les mobiles liés à cette pénurie que le gouverneur de la région du Sud Félix Nguelé Nguelé en compagnie de son état-major a effectué une descente le 9 février dernier dans les différents chantiers d’intervention de la société distributrice d’énergie électrique et celle de l’eau.
Sans être fataliste déclare André Mvondo habitant du quartier Engalé à Ebolowa, l’année 2016 démarre difficilement pour les citoyens de la cité capitale du Sud. Les interruptions en fourniture du courant électrique se rallongent de plus en plus, passant d’une journée de coupure à plusieurs pour l’instant. Les populations broient du noir, les ménagères crient, les commerçants surtout les poissonneries pleurent pour des pertes de leurs marchandises.
Curieusement, lorsque le courant électrique est interrompu, il faut juste quelque deux heures au maximum pour que l’eau s’en aille aussi. Cette situation de pénurie perdure sans aucune forme qu’explication venant de ces sociétés d’où cette descente de Félix Nguelé Nguelé gouverneur du Sud sur le terrain. Nous sommes à la station de distribution du courant électrique sise au quartier Mekalat à Ebolowa, c’est également sur le même site qu’est construite la centrale thermique destinée à pallier aux différentes coupures de courant. L’équipe des visiteurs est conduite sur le site d’intervention où une équipe d’agents est à pied d’œuvre depuis deux jours.
Selon Jean Akoa chef de département commercial représentant le responsable régional absent, les besoins en énergie de la ville sont passés de 5 à 8 mégawatts. Et que pour cette coupure qui est de longue durée, l’origine est les feux de brousse qui ont consumé huit poteaux bois au village Nko’ovos situé à une trentaine de kilomètres d’Ebolowa. Situation similaire vers Mbalmayo, c’est tout cet ensemble de poteaux qu’il faut remplacer afin de ramener le courant dans la ville. Quant à la question pourquoi utiliser toujours les poteaux qui ont une durée de vie réduite, contrairement aux poteaux bétons, cette préoccupation est restée lettre morte. Lorsqu’on sait que la grosse difficulté de fourniture d’énergie électrique est liée à son mode de transport, on reste convaincu que même avec les différents aménagements hydroélectriques, le problème risquerait rester entier.
Les citoyens d’Ebolowa s’en souviennent qu’en Avril 2008, dans la recherche des solutions durables de transport d’énergie électrique, un projet communautaire avait été lancé au village About à une dizaine de kilomètres par les responsables tenanciers de la société distributrice de l’énergie de l’époque. Le projet constituait à intéresser les riverains à faire des cultures basses le long du corridor électrique. Ceci contribuait non seulement à maintenir le corridor de la ligne haute tension dans un état de propreté, mais aussi à faciliter l’accès aux sites d’intervention en cas de panne. Comme second aspect de la chose, il était question de rendre les populations riveraines partenaires de cette action citoyenne, en informant le service de dépannage en cas de quelconque désagrément observé ceci pour une intervention anticipée.
Aux dires des responsables de l’époque, cette action avait été calquée dans d’autres pays qui ont expérimenté cette action avec beaucoup de satisfaction, c’est le cas pratique entre les villes de Bouaké et Abidjan en côte d’ivoire. Cette « intention » de projet n’a duré que le temps de son lancement, il a buté aux intérêts des sociétés d’élagage détenu par les agents de la société distributrice du courant électrique qui voyaient déjà la fin de leurs structures.
Il n’est de secret pour personne que l’action des riverains est incontournable même dans la sécurisation et dans l’entretien de ces lignes de courant qui généralement passent derrière les cuisines où même dans leurs champs. La grosse interrogation pour l’heure devrait être sur le mode d’intégration de cette action paysanne très citoyenne, en vue d’assurer la continuité de circulation du courant électrique d’une ville à une autre.
Quant aux problèmes d’eau dans la ville, un château d’eau est en construction au sommet du mont Ebolowa, pour une capacité de 2 millions de litres d’eau. Ce qui pourrait convenir aux besoins en eau des populations pour au moins une quinzaine d’années selon Kolmamot conducteur des travaux de la société Pfeiffer. Pour lui, les travaux avancent sans gène et la livraison est prévue pour le mois de mai prochain.
Pour Christian Abossolo délégué régional de la Camerounaise des eaux, les groupes électrogènes seront placés à la station de pompage pour qu’il y ait de l’eau dans les ménages en permanence, même en absence du courant électrique. Félix Nguelé Nguelé situe cette descente dans la logique permanente à trouver des solutions au vécu quotidien des populations, il s’agit d’apporter des améliorations à ce vécu.