Trois villages viennent d’être dotés en latrines modernes, alors qu’une vaste campagne de sensibilisation a été lancée à Kentzou.
Un évènement inédit a été célébré, en grande pompe, dans la Kadey, en ce mois de mars 2016. La fin de défécation à l’air libre. Plus qu’un simple mot, il s’est agi du concret. Panawa, Sodenou et Garoua-Sambé, trois villages de l’arrondissement de Batouri, qui inscrivent ainsi en lettres d’or leurs noms dans le registre de bonnes pratiques d’hygiène et assainissement.
Le fait est que dans ces villages, désormais, chaque famille dispose d’une latrine moderne. Pour fêter ce bon changement de mentalités, les villageois de ces trois bourgades se sont retrouvés à Garoua-Sambé, bled situé à une trentaine de kilomètres de Batouri.
Ces riverains mobilisés ont témoigné eux-mêmes que les habitudes ont fondamentalement changé dans le bon sens. La stratégie mise sur pied est originale. Les jeunes gens valides ont construit, dans chaque famille, une latrine d’une profondeur variant entre deux et cinq mètres.
« Hier, nous déféquions dans les marigots, ce qui nous exposait à consommer de l’eau impure, avec tous les risques de maladies diarrhéiques auxquelles nous étions exposés. Aujourd’hui, c’est derrière nous cette triste réputation», se réjouit Keman Augustin, directeur de l’école publique de Garoua-Sambé. Marcel Ngomna, président du comité de santé de Taparé, salue le revirement positif de la situation.
Pour lui, « avant, on avait beaucoup de cas de malades suite à la diarrhée mais depuis que la sensibilisation sur la construction des toilettes a été faite, la donne a changé, on enregistre moins de patients de cet ordre dans notre centre de santé».
Baba Jérôme, relais communautaire à Sodenou, se réjouit aussi. «Maintenant il faut que les gens couvrent leurs latrines, les entretiennent bien, les referment. Et une fois rentré des toilettes, il faut toujours se laver les mains », affirme-t-il. Ngangue Merlin de Panawa, renchérit les siens sont désormais dans la modernité, saluant les efforts fournis par le gouvernement et ses partenaires au développement.
On est ainsi parvenu, en un laps de temps, à 100% de ménages dotés chacun de latrine. Le sous-préfet de Batouri, Emmanuel Bob-Iga, qui présidait cette fête d’assainissement, s’est satisfait de cette initiative qui rentre dans le cadre de la campagne d’assainissement poursuivie par les pouvoirs publics camerounais. « L’objectif, insiste-t-il, est d’amener les populations à cerner les risques liés à la défécation à l’air libre » ; ce phénomène est désormais maîtrisé dans ces zones.