Les cases des boutiques s’intensifient à Yaoundé

Sat, 15 Aug 2015 Source: Le Jour

La Communauté urbaine a détruit plusieurs commerces dans les quartiers Etoa-Meki et Elig-Edzoa.

Les petits commerçants installés le long du carrefour Etoa-Meki à Yaoundé n’ont rien vu venir.Aux environs de 11h mercredi, deux cars pleins de policiers suivis de deux bulldozers s’immobilisent dans ce quartier populaire. Aussitôt, les casses commencent.

Comptoirs de téléphones portables ou demédicaments, boutiques de vêtements, épiceries, salons de coiffure sont détruits en quelques minutes. Les bulldozers n’épargnent rien, même pas le comptoir de la petite vendeuse de beignets. Les larmes aux yeux, Casimir regarde, le coeur serré, ses dix années d’économies partir en fumée.

«On ne sait pas pourquoi ils détruisent tous ces comptoirs. Ils sont arrivés sans rien dire. D’habitude, c’est la communauté urbaine qui mène ce type d’opération. Mais là, nous avons affaire à la police uniquement », relate un riverain très remonté par la scène qu’il vit. La colère monte au sein de la population qui dénonce l’abus de pouvoir de la part des policiers. A Elig-Edzoa, quartier situé à quelques kilomètres de d’Etoa-Méki, les populations ont aussi été contraintes de libérer les bordures de route. Ici, selon des témoins de la scène, l’opération était menée par les éléments de la Commune urbaine de Yaoundé dépêchés sur les lieux pour débarrasser le bord de la route de tout ce qui s'y trouve.

Ceci, sous les regards mécontents des commerçants. Après le passage de la Cuy, chacun s’attelait à récupérer ce qui pouvait l’être. « C’est mon bois. Au lieu de le laisser là, je préfère encore aller le donner à ma femme pour qu'elle s'en serve à la cuisine ». Conscients d’occuper illégalement la chaussée, ils justifient cette attitude par plusieurs raisons : «Je n'ai pas de moyens pour me procurer une place dans un marché et il faut que j'envoiemes six enfants à l'école.Alors, jeme débrouille ici », dit un commerçant.

Source: Le Jour