Des engins sont à pied d’œuvre à Babadjou pour l’entretien de l'axe Bafoussam-Bamenda mais il est toujours aussi difficile de rallier la capitale régionale du Nord-Ouest.
Ces derniers temps, le mauvais état de la route Bafoussam-Bamenda a fait les choux gras de la presse nationale. Et pour cause ! Cette route, reliant deux capitales régionales et surtout la région du Nord-ouest avec une bonne partie du pays est vraiment en décrépitude.
A partir de Babadjou, localité de la région de l’Ouest située pratiquement à mi-parcours entre Bafoussam et Bamenda, on est face à une réalité inimaginable. Gros choc pour ce chauffeur qui emprunte ce tronçon pour la première fois, depuis deux ans : « C’est quoi ça ? Une route en terre est nettement mieux que celle-ci », s’écrie-t-il, à la vue de ce qui reste de la chaussée, lundi dernier.
En lieu et place du goudron, des crevasses ou nids de poule pour rester dans le jargon, de la boue, des fissures à n’en point finir, etc. Heureusement, trois jours plus tard, le visage de cette zone a changé. Des ouvriers d’une compagnie locale de BTP sont à pied d’œuvre. Ils recouvrent peu à peu la boue de gravier, puis d’une fine couche de goudron.
Seulement, les usagers ne sont pas encore au bout de leurs peines. En venant de Bafoussam pour Bamenda, après le difficile tronçon de Babadjou, trois kilomètres, le mauvais état règne toujours en maître. Tous les chauffeurs, quel que soit le gabarit de leur voiture, sont obligés de ralentir et surtout, de se cramponner au volant. Les passagers.
Malgré les ceintures de sécurité bien attachées, les têtes n’arrêtent pas de heurter les parois du véhicule de part et d’autre. Et les pluies qui sont de retour en ce mois de septembre ne sont pas pour arranger les choses. Les eaux de ruissellement, faute de caniveaux, se fraient un chemin sur la chaussée. Quand elles ne viennent pas simplement finir leur route dans les crevasses visibles un peu partout sur la chaussée.
Face à cette situation de dégradation avancée, le poste de péage de Santa a été suspendu par le gouverneur de la région du Nord-Ouest. « C’était vraiment insupportable de devoir payer pour une route dans cet état », lance un chauffeur. A ce jour, les abris du personnel servent de magasin aux petits commerçants qui eux, n’ont pas quitté les lieux et continuent de proposer des casse-croûtes aux voyageurs.
Mais les grossistes de vivres frais produits en grande quantité dans cette partie du pays continuent de se battre sur ce trajet pour pouvoir écouler leurs marchandises à travers le pays. Ceux avec des véhicules robustes parcourent les 72 km qui séparent Bamenda de Bafoussam en deux heures.
Pour les autres, il faut en compter trois, sur un trajet qui demandait il n’y a pas encore longtemps, une heure en moyenne. Et l’espoir commence à pointer son nez, maintenant que la zone de Babadjou, qui a donné des sueurs froides aux usagers, est en train d’être refaite.