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Meurtre à Buea : l’Armée reconnaît sa responsabilité

Beti Assomo, ministre de la Défense

Sun, 17 Oct 2021 Source: La Nouvelle Expression

L’Armée s’est prononcée sur les circonstances du drame qui secoue la ville de Buea depuis ce 14 octobre 2021. Par la voix de son Chef de Division de la Communication, le ministère de la Défense donne sa version des faits, «…te poste de filtrage de la gendarmerie nationale installé à Bokova a interpellé le véhicule de marque Toyota, modèle Picnic, sous immatriculation de châssis CH 068122.

Refusant d’obtempérer le conducteur a poursuivi sur sa lancée en accélérant pour s’échapper en direction du Stade Omnisport de Molyko, ou il sera rattrapé par le binôme de gendarmes lancés à sa suite. Après les procédures d’identification d’usage, le ton est inexplicablement monté entre les deux Gendarmes et le conducteur, fermement opposé à la fouille de son véhicule au point d’engager une nouvelle manœuvre de fuite» raconte le Côlonel Cyrille Serge Guemo Atonfack.

Selon ce dernier, c’est à ce moment que survient l’erreur des éléments des Forces de défense et de sécurité. «Dans une réaction inappropriée, inadaptée à la circonstance et manifestement disproportionnée par rapport au comportement irrévérencieux du conducteur, l’un des Gendarmes a, au mépris du sacro-saint principe de précaution, procédé à des tirs de sommation dans le but d’immobiliser le véhicule. C’est alors que la nommée Caro Louise NDIALLE, jeune élève âgée d’environ 05 ans et se trouvant à bord du véhicule en question, sera mortellement atteinte par balle à la tête.»

Enquête

Au-delà de préciser les responsabilités dans cette affaire et de raconter sa version des faits, l’Armée indique qu’une enquête sera ouverte. «Le Ministre Délégué à la Présidence chargé de la Défense regrette profondément ce malheureux incident et adresse ses condoléances les plus attristées à la famille si durement éprouvée. L’enquête immédiatement ouverte par les Autorités administratives locales et les Forces de Défense et de Sécurité permettra de préciser les contours et les responsabilités de cet incident doublement mortel» assure le Chef de la Division de la communication du Mindef.

Cette bavure pourrait relancer les hostilités entre le Cameroun et les organisations de défense des droits de l’Homme. L’on se rappelle encore de l’agacement du ministre délégué auprès de la présidence de la République chargé de la Défense en juin dernier. Ce dernier réagissait aux différents rapports d’Amnesty international, Human Right Watch notamment. «Le Mindef s’était montré plus qu’agacé par les condamnations qui pleuvent sur les Forces Armées

camerounaises. «Sur tes violations graves des Droits de l’Homme dont ‘ l’Armée camerounaise est très régulièrement accusée. La situation des forces de défense et de sécurité est assez incommode depuis un certain temps. Les forces mènent leurs opérations, respectent les Droits de l’Homme, protègent nos compatriotes. Mais je ne sais comment qualifier ce qui se passe. Droits de l’Homme, Droits de l’Homme matin, midi, soir…Il y a un certain nombre d’organisations * non

gouvernementales qui s’occupent des Droits de l’Homme, disent-ils qui se font une spécialité d’accuser sans la moindre précaution nos hommes de violation des Droits de l’Homme, des actes de barbarie etc.» avait lancé le Mindef.

En rappel, l’enquête ouverte à la suite du meurtre de la petite Caro Louise NDIALLE vient s’adjoindre à une liste d’autres. Notamment l’enquête au sujet du décès en prison du journaliste Samuel wazizi ou encore celle ouverte dans le cadre de l’affaire Ngarbuh.

Source: La Nouvelle Expression
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