Mogom : Les accouchements à domicile régressent

BIR Ambazonie Accouchement3 Image illustrative

Sat, 31 Dec 2022 Source: www.camerounweb.com

A Mogom, une localité située dans l'arrondissement de Mindif dans le département du Mayo-Kani, très peu des femmes enceintes se rendent dans les formations sanitaires pour les accouchements. Plus grave, certaines ne font pas les consultations prénatales. Selon le chef de centre de santé intégré de Mogom, Baba Hego, les femmes enceintes refusent de se rendre dans les formations sanitaires à cause des considérations culturelles et religieuses. Qui pis est, dans certains villages, des maris empêchent leurs femmes de se rendre à l'hôpital sous le fallacieux prétexte qu'ils ne veulent pas qu'on touche leurs femmes.

Un comportement qui met la vie de la femme enceinte en danger.

Conséquence, selon l'enquête de démographie et de santé (Eds) de 2018, le Cameroun enregistre un ratio de mortalité maternelle de 406 décès sur 100 000 naissances vivantes contre un objectif de 70 décès d'ici 2030.

Un problème pris à bras le corps par Unfpa. Aussi, en partenariat avec le gouvernement camerounais, l'agence onusienne a mis en œuvre le Projet d'autonomisation des femmes et dividende démographique au Sahel (Swedd). Financé par la Banque mondiale, c'est un outil visant à améliorer la santé sexuelle reproductive et la prévalence contraceptive. L'aire de santé de Mogom figure parmi les localités bénéficiaires du projet. Sur le terrain, trois agents de santé communautaire recrutés dans le cadre de ce projet sensibilisent les femmes enceintes à faire les consultations prénatales et ensuite accoucher dans une formation sanitaire. Ils les conseillent également à respecter le planning familial. Pour faciliter l'évacuation des femmes enceintes de leurs domiciles vers l'hôpital, le centre de santé intégré de Mogom a été dotée d'une moto ambulance. «Notre travail consiste d'abord à sensibiliser les femmes enceintes à faire les consultations prénatales et accoucher dans un centre de santé. Partout où nous passons, les femmes sont réceptives et intéressés par notre message» , explique Mathieu Tchobwe, agent de santé communautaire.

Grâce à la sensibilisation, les femmes enceintes de Mogom changent progressivement d'attitude. Elles fréquentent de plus en plus les formations sanitaires. Le nombre d'accouchement dans l'aire de santé de Mogom est passé de 8 à 10 accouchements par mois en 2020, à environs 14 à 17 en 2022. «Le projet a un impact réel. Avant, on enregistrait moins de trente femmes par mois pour les consultations prénatales, mais aujourd'hui, nous sommes à plus de 86 consultations prénatales par mois» , se réjouis Baba Hego, chef de centre de santé intégré de Mogom.

Pour sa part, Josephine Kosdam, chef de bureau de santé au district de santé de Mindif indique que le projet est une chance pour les femmes enceintes. « Le taux d'accouchements assistés a augmenté. Avant le projet, il était de 10 à

15. Maintenant, nous sommes entre 17 et 20. Surtout au niveau de l'hôpital de district, nous sommes même passés de 10 à 30 accouchements. Ça entre donc dans la réduction de taux de mortalité, de décès maternel et néonatal. Toutes les formations sanitaires ont au moins une moto ambulance avec deux chauffeurs formés pour l'évacuation des femmes enceintes» .

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