Les quartiers de la ville de Ngaoundéré vivent un phénomène devenu banal mais pourtant très lourd en termes de conséquences pour les populations.
En effet, pendant la saison des pluies, les enfants et mêmes les adultes se livrent au ramassage de sable dans les petites rigoles et autres fissures créées par les eaux de ruissellement. Cela n’est pas sans conséquences pour l’aménagement urbain. Pour les acheteurs et autres personnes qui ont des chantiers en cours dans la ville, une benne de sable à Ngaoundéré coûte environ 150.000 FCFA. D’où l’attrait vers ce sable issu des eaux de ruissèlement.
Le recours à ce genre de sable contribue d’une manière ou d’une autre à l’accentuation de l’érosion dans la ville. Dans certains quartiers, les aménagements destinés à l’évacuation des eaux n’existent pas. Selon un géographe spécialisé en aménagement ayant requis l’anonymat, « la ville de Ngaoundéré vient d’adopter son plan directeur d’urbanisme il y a à peine deux ans. Les quartiers existant déjà sans ouvrages d’évacuation, les activités des ramasseurs de sable, bien que permettant à ceux qui se livrent à celles-ci de se faire un peu de sous, contribue par la même occasion à créer des petits ravins qui, à la longue, se transforment en de véritables rigoles qui mettent à mal l’aménagement de la ville ».
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La ville de Ngaoundéré, chef-lieu de la région de l’Adamaoua, bénéficie d’une forte pluviométrie, et les ravins ainsi créés sont à l’origine des cas de noyades d’enfants survenus généralement dans la ville. En dehors de ces cas, il faut noter pour le déplorer le développement des eaux stagnantes autour des maisons d’habitation. Ce qui constitue des gîtes des moustiques, principaux vecteurs du paludisme.
Les quartiers populeux comme Joli Soir, Socaret, Onaref, sont confrontés à ce phénomène devenu récurrent. Bien que bénéficiant d’une situation sur un relief fait des petites montagnes, les voies d’évacuation créées artificiellement par les ramasseurs de sable, qui se recrutent aussi bien parmi les adolescents que certains adultes, constituent une réelle menace pour la viabilisation de la ville conformément au plan directeur de de développement de Ngaoundéré adopté en 2016.
La pratique de ces activités remet au goût du jour la nécessité pour les élus locaux de mettre un accent sur les aménagements des quartiers de la ville, toute chose qui limiterait la montée en puissance du phénomène.