Ouest: quand les pratiques sorcières investissent l’école

L’Afrique Du Sud Ouvre La Première école De Sorcellerie Sur Le Continent Les jeunes élèves sont accusés de pratique de sorcellerie en plein air

Wed, 27 Dec 2017 Source: actucameroun.com

Le premier cas de sorcellerie en plein jour et aux allures d’un film Hollywoodien, est celui vécu au CES de Njincha-Foumbot, le 25 Octobre 2017. Le jeune Martin DOUDJO, élève en classe de 3e Allemande, a été victime d’un sort, lancé par son camarade de banc, le nommé TEWANE Franklin, au nom de la jalousie, d’après le récit du directeur dudit établissement, NTIECHE Mama qui explique : « Il se passe qu’après le cours de français, son camarade Tewané Tifang Franklin a massé son bras droit profondément, et à la maison le garçon a commencé à sentir des douleurs, le lendemain il n’est pas venu. Alors, sa petite sœur nous a rapporté que son grand-frère est malade à la maison et que son bras a gonflé. Nous avons cru que c’était une maladie qui devait passer. Mais curieusement le lendemain, j’arrive à l’établissement je trouve un établissement en pleine effervescence. Le garçon est là, sa maman l’avait transporté jusqu’à notre bureau. J’ai vu le bras de l’enfant, comme s’il avait subit une brulure de 3e degré avec la plaie qui suintait. J’ai demandé qu’ils ailent à l’hôpital. Et immédiatement sur le champ, on me dit qu’il a été empoisonné par son camarade TEWANE Franklin. Quelques minutes après, les populations du quartier « Bassé », le quartier résidentiel de notre malade arrivent avec des gourdins. Ils voulaient en finir avec Tewané qui d’après ses déclarations a laissé comprendre qu’il était vraiment auteur. Parce que là, il a déclaré que, il n’ya que lui pour soigner, et que son père lui avait laissé un certain pouvoir de faire et de défaire, de jeter les mauvais sorts. Quelque temps après, il revient dire que non, je ne suis pas l’auteur. Pour vous montrer que je ne suis pas auteur de ça voici le piment rouge. Je vais le poser sur la plaie et je vais lécher la plaie pour manger le piment. Il faisait comme ça en essuyant ses lèvres avec sa langue. Une plaie qui suinte comme ça, quelqu’un dit qu’il va poser le piment, lécher la plaie, vous ne voyez pas que c’est vraiment le cannibalisme là ? N’est ce pas là une pratique des sorciers ? », S’interroge le directeur.

La justice expose ses limites

Très courroucées par cette actualité qui, comme une trainée de poudre s’était vite rependue dans la ville, les populations se sont déportées à l’établissement à l’effet de faire justice. Il était question d’en finir avec ce jeune sorcier qui pourrait être sans exagération aucune, un danger pour la République. Mais le directeur, conscient de la gravité de ce qui pouvait se passer, a su maitriser la foule et opter pour la voie de la loi, même s’il dit avoir été déçu par la suite.

« Quand j’ai vu la masse qui venait de Bassé, avec mon collègue, nous avons, avec l’aide de Dieu calmé la fougue. Séance tenante j’ai appelé le Sous-préfet et sa voix a contribué à apaiser leur colère. Ils ont jeté les gourdins et ils sont partis tout en promettant de le lyncher au quartier. C’est ainsi que je fais une plainte et j’amène avec lui à la gendarmerie pour suspicion de pratique de sorcellerie et protection contre la justice populaire. Pendant ce temps, j’ai envoyé l’enfant à l’hôpital avec les petits moyens que nous disposions ici. Deux semaines après, la situation n’a pas changé, on a dû transférer l’enfant à l’hôpital régional de Bafoussam. Mais quant au présumé sorcier, il n’est ni à la gendarmerie, ni au parquet. Il a été libéré on ne sait quelle direction il a prise. Alors que par lui tel qu’il avait promis, on pouvait trouver la guérison de cet enfant, parce que les choses mystiques se traitent de manière mystique. Il est parti comme ça et on n’a plus espoir que cet enfant retrouve sa santé, parce que c’était une piste pour sa guérison. Maintenant c’est brouillé. Et la mère du garçon est devenue plus malheureuse qu’avant. Cet enfant DOUDJO Martin est issu d’une famille pauvre, la maman est veuve et elle vit au jour le jour grâce aux petits jardinages, grâce au bois qu’on cherche en brousse, et grâce à la vannerie. Lorsqu’une famille comme ça est attaquée, franchement ce n’est pas très facile. Notre espoir c’est que cet enfant trouve guérison », ajoute le directeur sur fond de détresse, avant d’interpeller les âmes de bonne volonté de venir en aide à ce jeune citoyen, toujours interné jusqu’ici à l’hôpital régional de Bafoussam, alors qu’il ne demandait qu’à vivre comme tout le monde : « Sa maladie nous fait beaucoup mal. C’est à partir des enfants comme ça que l’établissement rayonne. Nous nous sommes battus avec nos propres ressources. Aujourd’hui, notre aide s’avère très insuffisant. A nous seuls, nous ne pouvons pas sauver cette vie. C’est l’enfant de l’humanité, ce n’est pas l’enfant de sa mère, ni celui du CES bilingue de Njincha, c’est l’enfant de tout le monde. Alors, s’il ya de bonnes volontés pour voler au secours de cet enfant, nous leur seront très reconnaissant. L’enfant est aujourd’hui interné à l’hôpital régional de Bafoussam et l’argent demandé est au dessus de la bourse de sa mère. Donc, Sos solidarité », conclut le directeur.

Champion toute catégorie de la 6e en 3e. 17 de moyen pour passer en 5e, 16 de moyen pour passer en 4e, 14 de moyen pour passer en 3e, et presque 15 de moyen à la première séquence, DOUDJO Martin est l’un des éléments sur qui comptaient les responsables du CES de Njincha-Foumbot. Son espoir, malgré son état de santé, c’est de rentrer très vite préparer son BEPC. « Je sens très mal au bras. La douleur ça me touche le cœur. Je vous prie de m’aider. Aidez la mère à payer les médicaments. C’est plus fort qu’elle. J’ai déjà fait plus d’un mois ici et je veux retourner. C’est plus fort que moi. Je veux retourner à l’école. Je veux composer mon BEPC. J’ai déjà trop raté comme cela ! », A lancé le jeune Martin depuis son lit d’hôpital avec une tonalité assez pathétique, pas très différente de celle de sa mère qui s’est confiée à son tour à l’équipe d’enquête de notre rédaction sur le terrain : « A l’hôpital de district l’argent est toujours parti comme ça. Ici, à l’hôpital régional on a fait une semaine aux urgences et franchement ça demande beaucoup d’argent. Depuis le district je suis épuisée. Tout ce qu’on demandait je me débrouillais à payer. Maintenant c’est plus fort que moi. Des ordonnances viennent très chères. Ce que je peux implorer aux personnes de bonne volonté c’est d’apporter leur soutien », sérine Joséphine MAWAGAM

Qui manipule les enfants et à quelles fins ?

Alors que toutes les attentions étaient rivées vers le cas de Martin à l’hôpital régional et dont une chaine de solidarité s’était vite mise en branle pour sauver sa vie avec le concours des médias, une autre scène susceptible des questionnements se produit. Une petite fille de quatre ans, élève dans une école maternelle de la ville de Bafoussam est incriminée dans la pratique de sorcellerie. L’une des cadres de cette école de référence basée dans l’Arrondissement de Bafoussam 3e (dont nous préférons garder l’anonymat de peur de blesser les sensibilités) compte les faits : « Cet enfant affiche des comportements un peu bizarre vu son âge. Elle apprend aux enfants à s’accoupler. Un garçon est assis, elle met la fille sur ses pieds, la fille se couche sur sa poitrine et envoie les mains dans les fesses. Elle évite que les maitresses voient la scène. Quand on voit on enlève la fille, le garçon met les mains dans ses fesses il se masturbe. Un petit garçon de 4ans. Nous constatons que ce sont des phénomènes pas assez normaux pour des petits enfants. Nous avons tapé l’enfant sérieusement, elle n’a pas coulé de larmes. Nous l’avons questionné qu’elle nous dise où elle apprend tout ça. Elle répond : « dans ma maison ». Ta maison est où ? « Ma maison est en haut là il ya le piment ». Et que dans sa maison elle pique les gens. On lui demande tu pars souvent où la nuit ? Elle dit : « dans mon église ». Tu fais quoi à l’Eglise ? Je pique les gens avec l’aiguille du docteur », relate l’institutrice qui ajoute : « Ce qui nous fait croire que c’est une pratique mystique c’est que notre directrice a demandé si elle l’a déjà piqué aussi. Elle répond : « je ne veux plus te piquer ». La directrice dit : « je ne te vois pas, touche la où tu m’as piqué ». C’est là qu’elle touche le vagin. Et à cet endroit la directrice sent mal et elle a déjà dépensé des fortes sommes pour ce mal. Nous avons appelé la maman de la fille, elle nous a fait part que depuis un certain temps l’enfant se comporte bizarrement à la maison. Qu’elle était à la cuisine l’enfant est venue lui dire que « maman le serpent va te mordre et tu vas mourir ». Et que c’est maintenant qu’on lui fait part de la situation qu’elle se rappelle des choses bizarres que l’enfant lui dit à la maison ».

Le père de la fille, convoqué à son tour par la directrice, aurait passé le temps à jouer à la diversion. Pas de clarté dans ses réponses. Pour lui, l’attitude de son enfant n’a rien à voir avec la sorcellerie, mais juste la délinquance. Une hypothèse que les institutrices ayant vécu la scène réfutent mordicus. « L’une de nos maitresses a aussi été menacée dans les rêves. L’enfant est venu lui dire : tu m’avais tapé hier tu ne vas plus avoir d’enfants. Et elle a fait deux fausses couches en Août et Novembre », lance une maitresse de l’école avant d’inviter les parents à plus de responsabilité. « Le message que j’adresse aux parents c’est de ne pas laisser toute la responsabilité aux enseignants. Quand nous éduquons les enfants nous le faisons à notre niveau, les parents doivent veiller sur leurs enfants, c’est-à-dire ne pas les abandonner pour qu’ils se retrouvent chez les voisins parce que tu peux laisser l’enfant quelque part et on l’initie à ton insu », renchérit la jeune dame

Un phénomène paranormal grandissant qui fait naître une peur bleue chez les parents qui ne savent plus à quels saints se vouer par ces temps qui courent. Toujours est-il, ces innocents enfants sont victimes de la manipulation par des adeptes du diable.

Source: actucameroun.com