Pont sur le Wouri: Le calvaire d'une traversée

Depuis des semaines, les usagers de cet ouvrage doivent vivre un épouvantable stress, pendant d'interminables heures, à cause de quelques nids de poule.

Il est près de 10 heures, ce mercredi 12 août 2015. Le rond-point Deido au lieu-dit péage grouille d’embouteillage. Une file interminable de véhicules de toute taille avancent au ralenti. L’horizon n’est pas visible. Chacun évite l’énorme trou qui déforme la chaussée. Des klaxons résonnent de toute part. Des injures se font entendre. «Cesse de rêver et avance», lance un usager.

Impossible d’éviter l’énorme cratère qui déforme la chaussée obligeant les chauffeurs à se disputer une mince bande de bitume. «Je suis encore revenu dans cet embouteillage », s’exclame un conducteur de taxi. A cette allure, les usagers ont le temps de contempler, circonscrivant les bords à intervalle irrégulier. « Ce nid de poule crée d’énorme difficulté aux conducteurs. Hier, par exemple il ya eu embouteillage de 8 heures à 19 heures», lance Calvin, vendeur de nappe.

Un tour sur le pont du Wouri, nous laisse croire qu’il n’y a aucun élément de la police pour réguler la circulation. Entre les véhicules, les vendeurs de mouchoirs, d’eau en sachet et même de confiserie se fraient un passage pour satisfaire leurs clients. «Je préfère venir vendre sur cet axe parce qu’il ya possibilité de me faire des sous pendant l’embouteillage», lance avec sourire un commerçant.

A l’entrée du vieux pont sur le Wouri, un véhicule se bloque dans un trou et redémarre. La circulation devient plus pénible. Les éléments de la police transpirent à grottes gouttes malgré la fine pluie. «Depuis un mois que je travaille ici, les nids de poule ne font que s’agrandir, ils peuvent même endommager les voitures», explique un riverain.

La police décide de prendre des mesures pour remédier à la situation. Toutes les personnes qui violent le sens de la circulation sont ainsi prises dans leur filet. « Oh, monsieur garez, allez chercher les cailloux pour rembler les trous vous avez violé la circulation. Ordonne un policier.

Son collègue tente de discipliner les motos qui refusent de suivre les rangs. Leur entêtement donne droit à une sanction «On m’a demandé de porter les parpaings pour rembler les nids de poule, car j’ai violé le sens de la circulation», désole un conducteur de moto. C’est ainsi, que progressivement les conducteurs remplissent les nids de poules.

« Je dois ramasser les cailloux et les parpaings pour mettre dans les trous, sinon on ne me remettra pas la clé de ma moto», explique un conducteur de moto. Entre circulation et nids de poule, les policiers s’attèlent à trouver des petites solutions pour soulager les souffrances des automobilistes et autres usagers dans les deux sens de la traversée du fleuve Wouri.

En effet, ces nids de poules s’agrandissent de plus en plus, « Depuis un mois que je suis ici, je constate l’évolution de ces trous qui sont à l’origine des embouteillages de jour comme de nuit ici. La situation est même à la limite de l’insupportable sans que cela n’émeuve personne», explique un militaire. En faisant un petit exercice de comptage, on s’est retrouvé avec une bonne dizaine de trous et des mares d’eau partant du rond-point Deido à Bonabéri.

Conséquence, il n’est plus aisé de circuler sur cet axe. L’on prévoit même la gravité de la situation en septembre avec la rentrée scolaire qui va débuter.