Prises d’otages dans l’Adamaoua

Kildadi Boukar, Gouverneur De La R Gion De L'Adamaoua Kildadi Taguiéké Boukar, Gouverneur de l’Adamaoua

Thu, 21 Apr 2016 Source: cameroon-info.net

Les populations accusent les autorités administratives de complicité avec les malfrats.

Dans une lettre adressée à Paul Biya, les populations pointent aussi du doigt les opérateurs économiques d’être de connivence avec les preneurs d’otages.

La Région de l’Adamaoua est devenue un terrain plus que fertile pour les preneurs d’otages. Entre juillet et décembre de l’année dernière, la Région a enregistré 76 cas de prise d’otages et 27 attaques armées.

Au vu du nombre sans cesse croissant d’enlèvements enregistrés dans cette Région, les populations du Département de la Vina dénoncent les agissements de certains opérateurs économiques et des autorités administratives.

En effet, dans une lettre adressée à Paul Biya, les auteurs expliquent que les actes posés par les éleveurs confirment la thèse selon laquelle, ils agissent en complicité avec les bandes armées qui sévissent dans les Régions de l’Adamaoua et du Nord, indique le journal L’Anecdocte n°768 du lundi 18 avril 2016. Certains noms sont d’ailleurs cités pour illustration.

«Des informations en notre possession confirment qu’Alhadji Hamadou Dorofi a fait de son ranch situé à Wamé Grand une base arrière des bandes armées. Cet endroit est le refuge des preneurs d’otages, voleurs de boeuf et autres criminels» écrivent les indignés dans la lettre.

Dans la même veine, une interview accordée par L’Oeil du Sahel au maire de Bélel, ressort qu’il existe des complicités entre les preneurs d’otages et certains ressortissants de la Région. «Nous regrettons la complicité de certaines de nos populations. Ils sont bien renseignés, connaissent les familles nanties», faisait remarquer Abbo Aboubakar, le Maire de la Commune de Bélel.

Les autorités administratives sont accusées, quant à elles, de léthargie. En effet, les habitants de Ngan Ha accusent le Sous-préfet et le Commandant de brigade de ne rien faire de combattre ces brigands: «Le jour où ces bandits sont arrivés dans notre village, nous avons appelé le Sous-préfet.

À note grande surprise, il nous a renvoyé vers le commandant de brigade, qui lui aussi à son tour nous a demandé de nous rapprocher du Sous-préfet», explique un chef du village. Accusation que rejette en bloc le chef de terre: «Dès que nous sommes au courant d’une présence d’individus suspects dans notre territoire, nous déployons des soldats sur le terrain pour rétablir l’ordre», précise-t-il.

Source: cameroon-info.net