Jean-Paul Tsanga Foé doit s’expliquer pour avoir déclaré illégale la conférence-débat « La Grande Palabre ».
Jean-Bosco Talla a fini par saisir le Tribunal administratif du Centre contre cette décision du sous-préfet de Yaoundé 1er qui déclare illégale la conférence-débat dénommé « La Grande palabre ».
Le plaignant a engagé une procédure d’urgence afin que la décision de l’autorité administrative soit suspendue avant tout débat dans le fond. Le 23 mars 2015, le souspréfet Jean-Paul Tsanga Foé déclarait l’illégalité de « La Grande Palabre », en réponse à une déclaration de conférence introduite dans ses services pour la tenue d’une énième édition de cet évènement. Le souspréfet a expliqué que cet espace de débat n’a pas d’existence légale et ne pourra plus se tenir dans l’avenir.
L’autorité administrative enfonçait ainsi le clou après avoir interdit la tenue de « La Grande Palabre » en novembre et décembre 2014. Depuis, aucune conférence n’a plus eu lieu, car l’évènement a été aussi interdit sur le territoire de l’arrondissement de Yaoundé 5ème. Rien de tout ça n’est admissible, rétorque Jean-Bosco Talla qui rappelle que le concept « La Grande Palabre » existe depuis 2009 et avait déjà tenu 40 conférences dans les mêmes conditions.
« Ni l’actuel sous-préfet ni ses prédécesseurs n’avaient rien trouvé d’illégal à cet évènement qui est consacré par la loi du 19 décembre 1990 portant régime des réunions et manifestations publiques », explique Jean-Bosco Talla.
En plus, poursuit-il, un évènement n’a pas besoin d’avoir une existence légale, mais plutôt l’organisateur. Et dans le cas d’espace, l’organisateur est bien le journal Germinal qui existe conformément à la loi. Voilà autant de motifs pour lesquels Jean-Bosco Talla, le directeur de la publication de Germinal, a introduit sa requête auprès du Tribunal administratif vendredi dernier, 29 mai 2015. Le tribunal va inviter le souspréfet Jean-Paul Tsanga Foé à s’expliquer sur sa décision. Après quoi, le juge tranchera entre la suspension ou le maintien de celle-ci.
Selon Jean-Bosco Talla, ce verdict est capital. « Nous avons été taxé de hors-la-loi. Le préjudice est énorme, car notre crédibilité et notre réputation sont en jeu devant l’opinion publique, les mécènes et les autres soutiens à notre projet », précise-t-il.