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Tribunal militaire: un militaire accusé de 'maltraitance' sur son ami d’enfance sous l'effet de l'alcool

L’homme en tenue clame son innocence

Sam., 25 Déc. 2021 Source: Kalara

Le gendarme major s’est retrouvé nuitamment dans une buvette accompagné de son ami d’enfance. Après avoir bu ensemble, une altercation les a opposés. Le militaire aurait menacé son ami à l’aide d’une arme blanche, avant de le faire asseoir dans la boue. L’homme en tenue clame son innocence.

Le 9 décembre 2021 était jour d’audience au Tribunal militaire de Yaoundé. L’affaire qui oppose M. Tamokue Thierry Martial au gendarme major Tchinda Willy Bobo, son ami d’enfance et frère, a particulièrement retenu l’attention du juge. L’homme en tenue, qui comparait libre, est accusé des faits qualifiés de violation de consigne et blessures légères (comportement amoral susceptible de ternir l’image des forces de l’ordre). Il clame son innocence.

Il ressort des déclarations de M. Tamokue Thierry que le mis en cause est son ami d’enfance. Us se sont perdus de vue pendant un long moment, et se sont retrouvés une semaine avant le 1er mai 2021. Ce jour-là, les deux hommes ont eu une petite dispute au sujet d’une fille et le lendemain, le militaire s’est excusé auprès de son ami.

Le jour de la fête du travail les deux amis se sont à nouveau retrouvés dans une buvette dans leur quartier à Ekounou. Après avoir bu des bières ensemble, une altercation verbale s’en est suivie. «Je lui ai dit : mon petit comment se fait-il que tu sois ici à cette heure de la nuit en tenue, ton stage là se passe même comment? Il m’a répondu que lorsqu’il est en tenue, je ne dois pas lui manquer de respect».

C’est cet échange verbal qui, selon le plaignant est à l’origine de leur désaccord. Arrangement rejeté M. Tamokue Thierry reconnaît avoir insulté le militaire par la suite et la bagarre a déclenché. Entre échange de coups de poing, de gifles, et autres, le plaignant soutient que l’un des amis de son adversaire s’est mêlé à la bagarre.

En voulant s’échapper, l’adjudant Tchinda Willy l’a poursuivi avec un couteau et menaçait de le poignarder s’il refuse de retourner au bar. «Le militaire m’a fait asseoir dans la boue et a commencé à me réclamer ses galons. Lorsqu’ils ont été retrouvés, il m’a intimé l’ordre et menacé à l’aide d’un couteau de les lui remettre à son épaule. Il s’est ensuite saisi d’une bouteille de bière, qu’il a cassée et m’a frappé au front», a-t-il confié. D’après les pièces médicales versées au dossier de la procédure, M. Tamokue Thierry a été consulté par un médecin trois jours après l’incident. Il a subi une fracture au tibia cause d’une incapacité temporaire de travail de 30 jours. Au cours de cette altercation, le plaignant dit avoir perdu son téléphone portable et une sommé de 296 mille francs.

Au cours des débats, il est ressorti que, M. Tchinda Willy Bobo a proposé un arrangement à l’amiable au plaignant, qui a décliné l’offre. «Il m’a proposé la somme de 150 mille francs que j’ai refusée parce qu’il n’a pas respecté l’exigence selon laquelle il devrait me présenter les excuses dans le même bar où nous avons bagarré en tenue, et en présence des jeunes du quartier», a-t-il confié avant d’ajouter: «Il m’a humilié en public ce jour. Je veux qu’il me restitue tout ce que j’ai perdu».

2eme bière

Pour sa défense, le gendarme major Tchinda Willy Bobo a déclaré au tribunal qu’à l’époque des faits, il était en service au poste de gendarmerie de la Carrière à Yaoundé et en stage au commandement du centre d’instruction de la gendarmerie nationale. Le 1er mai 2021, jour de l’altercation, il était permissionnaire et c’est ainsi qu’il a invité son ami d’enfance dans une buvette afin d’arroser ses nouveaux gâtons accompagnés d’autres jeunes de leur quartier.

C’est ainsi que le plaignant, qui avait l’habitude de boire la grande Guinness, a plutôt commandé une autre bière. Il a voulu en prendre une deuxième, et le militaire la lui a refusé. «Au cours de la bagarre, le plaignant a déchiré ma tenue. Il a ensuite arraché mes galons et a pris la fuite. Quand je l’ai rattrapé, je l’ai tété (coup de tête, ndlr) et il s’est-retrouvé dans la boue» Le militaire reconnaît avoir ordonné à son ami de lui remettre ses gâtons à l’épaule, mais nie avoir usé de menace à l’aide d’une arme blanche.

Pour ce qui est de l’arrangement à l’amiable, le gendarme Tchinda Willy Bobo déclare avoir présenté les excuses à son ami et frère comme il lui avait exigé, mais, sans tenue militaire. «Il a promis de me déshabiller. M. Tamokue reste mon frère, peu importe où nous allons arriver avec cette procédure. Je ne suis pas né gendarme major, je suis un être humain comme lui. Je suis désolé qu’on en soit arrivé jusqu’ici», a-t-il conclu. Les réquisitions du commissaire du gouvernement sont attendues le 13 janvier 2022.

Source: Kalara